Le lundi étant un jour férié, les retraités « le verront sur leur compte bancaire le mardi 2 avril », a indiqué en fin de semaine le vice-président de l’Agirc-Arrco Didier Weckner. Les retraités ont été informés par email et sur leur espace personnel du « nouveau montant de leur pension ». « Il n’y a pas d’effet rétroactif » pour les mois précédents, a-t-il rappelé.
Le gain moyen est estimé à 60 euros par mois.
Depuis 2019
Introduite en 2019, la mesure visait à inciter les salariés à travailler un an de plus alors même qu’ils remplissaient les conditions légales pour partir à taux plein. A défaut, ils ont vu leur pension réduite de 10 % pendant trois ans, une petite partie d’entre eux bénéficiant d’un taux « réduit » de 5 %.
Une « prime » s’appliquait toutefois à ceux qui travaillaient deux à quatre années supplémentaires. Il sera conservé pour ceux qui ne sont pas concernés par la réforme des retraites.
La fin de la sanction a été décidée en octobre par les syndicats et les organisations patronales, cogestionnaires du dispositif, dans un nouvel accord de pilotage qui court jusqu’en 2026.
Une cagnotte de 4,3 milliards d’euros
Cet accord tient compte de la situation financière plus saine du système et des nouvelles règles prévues par la réforme des retraites, entrée en vigueur le 1er septembre. Il a notamment permis de revaloriser les retraites de 4,9% pour compenser l’inflation. Environ 42 % des nouveaux retraités ont subi le « malus » depuis 2019 et 1,3 % ont bénéficié d’une prime, selon les chiffres communiqués à l’automne par l’Agirc-Arrco. La fin du « malus » coûtera à terme au régime 500 millions d’euros annuels.
Le régime de retraite complémentaire Agirc-Arrco a enregistré un excédent de 4,3 milliards d’euros en 2023 et dispose d’un trésor de guerre de plus de 78 milliards d’euros. Des réserves qui suscitent plus que jamais les convoitises du gouvernement qui a remis une participation exceptionnelle sur la table des partenaires sociaux. Le Medef et tous les syndicats s’y opposent.