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fin de la domination indivise de l’ANC, face à un score historiquement bas

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa à Johannesburg le 25 mai 2024.

La vie politique sud-africaine vient d’entrer dans une nouvelle ère. Les résultats des élections générales du 29 mai, officiellement proclamés dimanche 2 juin, confirment la fin de la domination du Congrès national africain (ANC). Pour la première fois depuis la fin de l’apartheid, le Parti de libération sud-africain devra former une coalition à l’Assemblée nationale pour conserver le pouvoir. Un exercice inédit qui place la démocratie sud-africaine sur une corde raide, alors qu’on observe une montée du populisme dans le pays.

D’ici l’élection du président par l’Assemblée nationale, qui doit avoir lieu dans quatorze jours, l’ANC devra rapidement panser ses blessures. Car si sa baisse dans les sondages était attendue, peu de gens avaient anticipé une chute aussi sévère. Plié par un chômage massif, une criminalité élevée et même un délabrement des infrastructures caractérisé par des coupures d’électricité qui empoisonnent la vie du pays depuis deux ans, l’ANC a recueilli à peine 40,2% des voix, soit dix-sept points. moins qu’en 2019, lorsqu’il avait remporté les élections avec 57,5 ​​% des voix.

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Le parti reste le premier parti du pays, loin devant son principal concurrent, l’Alliance démocratique (DA), qui recueille 21,7% des suffrages. Mais on a rarement vu un gagnant avec un visage aussi sombre. Alors que les dirigeants de tous les partis faisaient une apparition au centre national des résultats à Johannesburg, le président Cyril Ramaphosa était toujours introuvable dimanche après-midi. Mais dès jeudi, le numéro deux du parti, Gwede Mantashe, semblait abasourdi.

« Résultat sensationnel » du parti de Jacob Zuma

Car il est vite apparu que cette élection révélait une poussée inattendue du parti de l’ancien président Jacob Zuma, uMkhonto we Sizwe (MK, « la lance de fer de la nation »). Accusé de corruption et poussé à la démission de son poste de chef de l’État par ses camarades de l’ANC au milieu de multiples scandales en 2018, Jacob Zuma, 82 ans, s’est lancé dans la course électorale à la surprise générale, en décembre 2023, en jurant de se venger de « L’ANC de Ramaphosa »son successeur à la tête du parti envers lequel il voue une haine viscérale.

C’est fait. Si l’ancien leader s’est vu interdire d’être candidat à un poste de député en raison d’une condamnation pour outrage au tribunal, son parti devient la troisième force politique du pays avec 14,5% des voix. Dans son fief, la province clé du Kwazulu-Natal, le MK s’est même placé en première position avec 45% des voix, reléguant l’ANC à la troisième place. Impensable il y a quelques mois. Fort de ce résultat, le parti de Jacob Zuma a décidé de s’abstenir d’annoncer les résultats officiels.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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