La commercialisation d’Efluelda, un vaccin antigrippal quatre fois plus dosé que ses homologues traditionnels, spécifiquement indiqué pour les personnes âgées les plus à risque, va s’arrêter faute de rentabilité. » L’intérêt clinique de ce vaccin est largement reconnu puisqu’il est déjà recommandé en priorité aux plus de 65 ans dans la plupart des pays européens et aux États-Unis. En France, 24 sociétés savantes ont déjà souligné l’efficacité supérieure qu’il a démontrée dans cette population par rapport aux vaccins à dose standard. », explique le laboratoire Sanofi dans un communiqué.
Les pharmaciens devront jouer au système B
L’arrêt de la commercialisation accroît évidemment le risque de tensions d’approvisionnement. Rapidement, les pharmaciens devront trouver des alternatives », souligne la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Sanofi proposera aux près de 11 000 pharmacies ayant déjà précommandé Efluelda pour la saison prochaine un remplacement par des doses de VaxigripTetra.
Les prix des médicaments sont trop bas
La baisse des prix des médicaments est au cœur des problèmes. Le laboratoire Sanofi dit « regretter la décision des autorités de fixer un prix pour son vaccin contre la grippe Efluelda inférieur aux coûts de production et de distribution. »
En effet, la France affiche des prix parmi les plus bas d’Europe. « Efluelda restera disponible dans d’autres pays européens en l’achetant à des prix plus élevés, où il est autorisé et recommandé. En France, Sanofi continuera à distribuer VaxigripTetra, son vaccin antigrippal à dose standard.
Les patients premiers perdants
Selon les syndicats, les patients seront les premiers perdants de cette politique tarifaire qui contredit le message officiellement véhiculé. » En pleine Semaine européenne de la vaccination, le message envoyé aux patients est néfaste. Mais ce n’est que l’illustration d’une réalité malheureusement trop familière : devant la caméra, le Gouvernement assure qu’il met tout en œuvre pour garantir l’accès aux produits de santé ; en fait, elle persiste dans une politique tarifaire toujours plus restrictive et dans un paradigme de santé à bas prix. », souligne la FSPF.
Sanofi poursuit le dialogue avec les autorités sanitaires pour permettre le retour le plus rapide possible d’Efluelda en France.
» Oui, la santé a un coût. Les pouvoirs publics doivent en prendre conscience, et enfin mettre les moyens à la hauteur de leurs ambitions.. », conclut le syndicat.