Fiat arrête la production de la 500 électrique en raison du manque de demande
La Fiat 500 moderne, apparue en 2007, a fait preuve d’une excellente longévité, la demande ne montrant aucun signe de faiblesse au fil des années. Pour preuve, la citadine néo-rétro est toujours sur le marché en 2024, dix-sept ans après son lancement.
Depuis 2020, Fiat a lancé une nouvelle génération électrique de sa 500, qui devait à terme remplacer le modèle thermique. Si ses débuts commerciaux ont été plutôt encourageants, la 500 électrique ne marche pas sur les traces du modèle thermique et ne parvient pas à conserver son attrait sur le marché. Car si le segment des mini-citadines thermiques est l’un de ceux qui évoluent le moins vite, ce qui permet à la 500 à moteur thermique de ne pas trop se démarquer en 2024, le marché des voitures électriques évolue beaucoup plus vite.
Si la 500 électrique était relativement compétitive à son lancement, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En France, elle démarre à 30 400 € hors bonus, pour une autonomie de seulement 190 km. À titre de comparaison, la prochaine Renault 5 E-Tech devrait être vendue 5 000 € moins chère en entrée de gamme et avec une autonomie d’une centaine de kilomètres de plus.
Chute des ventes, inquiétude pour les ouvriers de l’usine de Mirafiori
En raison de ce manque de compétitivité, les ventes de la Fiat 500 électrique sont en baisse depuis plusieurs mois, au point que Fiat a été contraint de suspendre la production pendant au moins quatre semaines, rapporte Automotive News Europe. Ce n’est pas la première fois que les lignes de production de l’usine de Mirafiori à Turin sont arrêtées en raison des ventes décevantes de la 500 électrique, car des interruptions de production avaient déjà eu lieu en juin et juillet.
Les lignes de production de la 500 électrique sont conçues pour assembler environ 100 000 voitures par an. Pourtant, Fiat n’a vendu que 20 704 unités de sa citadine électrique en Europe de janvier à juillet 2024, selon Automotive News Europe. Cela représente une baisse de 42 % par rapport à 2023. À ce rythme, les ventes de la 500 électrique en Europe pourraient n’atteindre que 35 000 unités en 2024, loin des capacités de son site de production.
Cette nouvelle interruption de la production de la 500 électrique intervient alors que le berceau historique de la marque est en mauvaise posture depuis plusieurs années. Les syndicats demandent à Stellantis d’y assembler un véhicule abordable en gros volumes, afin de sécuriser l’avenir du site. Actuellement, il n’héberge que la production de la Fiat 500 électrique et celle de modèles Maserati, dont les ventes ne sont pas non plus très impressionnantes.
D’une certaine manière, les syndicats finiront par obtenir gain de cause. En effet, si Stellantis prévoit de faire évoluer les spécifications techniques de sa 500 électrique, peut-être avec des batteries LFP qui feraient baisser les prix, le groupe a aussi finalement décidé de sortir une version micro-hybride. La 500 thermique apparue en 2007 pourra ainsi finalement prendre sa retraite dans un an ou deux, mais la transition vers le modèle tout électrique a donc été repoussée.