Pour justifier leur démission, ce mardi 1er octobre, seize membres du comité directeur de la FFR évoquent notamment le fait de ne pas avoir été prévenus de la mort accidentelle par noyade d’un jeune rugbyman, en mai 2024, sur l’île de Futuna. Qu’est-ce que c’est exactement ?
C’est un nouveau cas de noyade d’un jeune joueur qui ébranle la FFR et son comité directeur, à moins de trois semaines de l’élection à la présidence de la Fédération. Dans une lettre annonçant leurs démissions, seize membres dits de « l’opposition » les justifient notamment par la noyade d’un jeune rugbyman, Jessop, âgé de 13 ans, le 22 mai 2024 sur l’île de Futuna dans le cadre d’un parcours visiblement organisée par son club mais sans que l’on sache pour l’instant si l’activité était réellement liée au rugby. Cette disparition n’en reste pas moins dramatique.
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Plus précisément, les « démissionnaires » regrettent d’avoir été tenus à l’écart de ce sujet. « Cette triste information vous est parvenue immédiatement après le drame mais vous ne l’avez pas partagée avec l’instance souveraine de la FFR, le comité directeur dont nous faisons partie, comme si la mort d’un de nos enfants ne relevait pas de notre responsabilité. « . Plusieurs éléments indiquent cependant que le comité directeur avait bel et bien été tenu informé de cette tragique disparition.
Lanceur d’alerte… et démissionnaire
Pour le caractère informel, le président Florian Grill a été alerté dans la nuit du 22 au 23 mai 2024 du décès du jeune Jossep, par email. Le porteur de mauvaises nouvelles n’est autre qu’Etuato Mulikihaamea, lui-même membre de l’opposition au sein du comité directeur et qui faisait partie des démissionnaires mardi 1er octobre.
Grill, dans la matinée, a répondu avec ses condoléances, puis la demande : « Tiens-nous au courant ». Une réponse à laquelle sont associés, en copie du mail, plusieurs représentants fédéraux sur l’archipel ainsi que Sylvain Deroeux (secrétaire général de la FFR), Virginie Deprince (secrétaire générale adjointe) mais aussi Laeticia Pachoud, vice-présidente de la FFR. en charge de la C3PR (Cellule de prévention et de protection des populations rugbystiques), elle-même membre de l’opposition au comité directeur (elle n’a pas démissionné). Des écrits qui mettent à mal les accusations de mise à l’écart.
Un hommage au bureau fédéral le lendemain
Autre trace du sujet dans les écrits fédéraux, accessibles sur le site Internet de l’instance et que nous avons pu consulter : le même jour (22 et 23 mai) se tenait à Paris un office fédéral réunissant les proches de Florian Grill. A l’ouverture de son procès-verbal, on peut lire : « En préambule de l’ordre du jour, Florian Grill tient à rendre hommage au jeune joueur de Futuna récemment décédé et souhaite apporter son soutien à la famille, aux proches et à son club ».
Le comité directeur a pris connaissance de ce rapport et l’a ratifié trois semaines plus tard, le vendredi 14 juin. Où l’on peut lire : «Le Comité directeur approuve à la majorité (19 pour, 8 contre) le procès-verbal de l’Office fédéral des 22 et 23 mai 2024.» Parmi les signataires, on retrouve notamment sept figures de l’opposition qui, aujourd’hui, démissionnent (Patrick Buisson, Antoine Martinez, Marie-Agnès Masdieu, André Prigent, Marie-Pierre Pagès, Michel Macary, Patrice Dumoulin).