Le Conseil d’Etat a donné son feu vert, mercredi 24 juillet, à l’expérimentation de taxis volants électriques pendant les Jeux olympiques et paralympiques de Paris (26 juillet-8 septembre), autorisée par le gouvernement mais critiquée par la mairie, qui a engagé le recours en référé-suspension.
La décision de la plus haute juridiction administrative est une mesure d’urgence, donc provisoire, en attendant une audience sur le fond qui devrait avoir lieu à l’automne. Le ministère des Transports avait autorisé la création d’un « héliport » ou plateforme permettant le décollage et l’atterrissage de ces taxis volants située sur la Seine à Austerlitz, à l’est de la capitale, et ses « ouverture à la circulation aérienne publique ».
La mairie a immédiatement annoncé un recours en justice contre ce projet controversé, qui a suscité l’hostilité des élus parisiens, tant de la majorité que de l’opposition, qui voient dans ce projet une « aberration écologique ».
« Projet expérimental »
Selon le décret publié en Journal officiel Le 9 juillet, après plusieurs mois d’attente, l’exploitation de la plateforme flottante prendra fin « Au plus tard le 31 décembre 2024 »Compte tenu du « caractère expérimental » du projet porté par le Groupe ADP.
Dans sa décision consultée par l’Agence France-Presse, la juge des référés rejette la série d’arguments avancés par les opposants au projet. Elle estime notamment qu’il n’était pas nécessaire de consulter l’Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (Acnusa) pour ce projet expérimental et donc à durée limitée, qui comporte déjà plusieurs restrictions (notamment les horaires de fonctionnement de l’héliport). « entre 8h et 17h » et un nombre limité de vols « à deux mouvements par heure et 900 vols sur toute la durée de l’expérience » jusqu’à la fin de l’année).
Les opposants au projet ont également critiqué le fait que l’étude environnementale n’ait pris en compte que l’environnement immédiat de l’héliport et n’ait pas évalué l’impact plus large du survol, un argument qui a également été rejeté.
Le Groupe ADP s’est associé dans ce projet à la région parisienne et à l’entreprise allemande Volocopter, fabricant du VoloCity, censé incarner les ambitions verdissantes de l’industrie aéronautique polluante. L’avion biplace, dont le siège du pilote, est équipé de batteries alimentant dix-huit rotors disposés en couronne au-dessus du cockpit.
L’objectif est de profiter des Jeux de 2024 pour démontrer la faisabilité d’un nouveau mode de transport en zone urbaine dense, en faisant circuler ces appareils à décollage et atterrissage verticaux sur trois lignes, dont une reliant l’héliport d’Issy-les-Moulineaux à la péniche sur la Seine positionnée à proximité du quai d’Austerlitz.