Le constructeur automobile américain Tesla a obtenu un feu vert réglementaire décisif des autorités chinoises sur la sécurité des données lors de la visite éclair en Chine de son patron Elon Musk, qui s’est achevée lundi.
Le milliardaire est arrivé dimanche dans la capitale chinoise pour sa deuxième visite en moins d’un an dans ce pays asiatique, premier marché automobile mondial.
Elon Musk a notamment rencontré le Premier ministre Li Qiang, avec l’ambition de consolider la popularité de ses voitures dans le pays, qui doit rivaliser avec une concurrence locale féroce.
Dimanche, les modèles fabriqués en Chine par Tesla ont été officiellement inscrits sur la liste des véhicules répondant aux exigences nationales en matière de sécurité des données. C’est la suppression d’un obstacle réglementaire majeur.
Elon Musk a décollé à bord de son jet privé de l’aéroport de Pékin lundi vers 13h00 heure locale (05h00 GMT).
Malgré la forte concurrence des entreprises chinoises, les voitures Tesla sont parmi les plus vendues en Chine.
Le constructeur espère booster ses ventes dans le pays asiatique grâce à sa fonctionnalité « Full Self Driving » (FSD), déjà disponible aux États-Unis.
Cette technologie de conduite assistée serait sur le point d’obtenir le feu vert des autorités pour une utilisation en Chine, grâce à un partenariat avec le géant local de l’internet Baidu pour les cartes et la navigation, selon l’agence Bloomberg.
Interrogé par l’AFP, Tesla n’a pas répondu dans l’immédiat.
« Si Musk parvient à obtenir l’autorisation de Pékin pour transférer à l’étranger les données collectées en Chine, ce sera un moment charnière pour accélérer la formation des algorithmes de sa technologie autonome au niveau mondial », commentaient lundi les analystes. Wedbush, notant que Tesla conserve les données de ses véhicules en Chine depuis 2021.
L’action Tesla bondissait de 10,76% peu après l’ouverture de la Bourse de New York.
« Perdu leur compétitivité »
L’Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM) a déclaré dimanche que les modèles 3 et Y, deux véhicules Tesla produits dans sa méga-usine de Shanghai, étaient conformes aux lois sur la sécurité des données.
La CAAM a déclaré qu’elle testait des véhicules de plusieurs marques depuis novembre 2023, avec l’aide d’un régulateur national de la sécurité informatique, pour vérifier la manière dont ils collectent et traitent les données.
Selon les analystes, FSD pourrait aider Tesla à se démarquer sur un marché local déjà bien approvisionné en véhicules chinois modernes et riches en technologies.
Les Model 3 et Model Y « ont perdu leur compétitivité », a déclaré Tu Le, directeur général de Sino Auto Insights.
« Cela ne garantit certainement pas des ventes supplémentaires, mais sans FSD, Tesla n’a rien de nouveau à offrir aux consommateurs qui sont désormais habitués à voir de nouveaux développements dans les véhicules électriques tous les six ou neuf mois. »
Le prix pourrait également rebuter certains clients.
« Le FSD de Tesla n’est pas gratuit (…) Je ne pense pas que les propriétaires chinois actuels de Tesla soient prêts à payer pour l’utiliser », a déclaré à l’AFP Zhong Shi, analyste à l’Association des Tesla. concessionnaires automobiles en Chine.
« De nombreux constructeurs automobiles chinois proposent des fonctions similaires gratuitement ou à prix réduit. »
Un sur trois
La Chine est à l’avant-garde de la transition vers les véhicules électriques.
« Sur la base des politiques actuelles, près d’une voiture sur trois circulant sur les routes chinoises d’ici 2030 devrait être électrique », a estimé l’Agence internationale de l’énergie dans son récent rapport annuel sur les perspectives des automobiles électriques.
La volonté d’Elon Musk d’assurer l’avenir de Tesla en Chine reflète l’importance de ce marché extrêmement lucratif pour les constructeurs automobiles étrangers.
La semaine dernière, deux géants japonais de l’automobile ont annoncé qu’ils entameraient des partenariats avec des entreprises technologiques chinoises pour améliorer leurs capacités en matière d’intelligence artificielle (IA).
Toyota s’associera au géant chinois du jeu vidéo Tencent pour tenter de capitaliser sur l’appétit croissant des conducteurs chinois pour les fonctionnalités intelligentes.
De son côté, le japonais Nissan compte coopérer avec Baidu, toujours en matière d’intelligence artificielle, pour des véhicules destinés au marché chinois.
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