Quimper se prépare à accueillir la 101e édition du festival de Cornouaille, à partir de ce jeudi 18 juillet et jusqu’à dimanche. Mais cette première édition, après le 100e anniversaire célébré l’an dernier, est placée sous le signe de la rigueur budgétaire. un trou de 100 000 euros dans les caisses, liées au centenaire célébré en 2023, la question de la tenue ou non de la grande parade dominicale s’est posée depuis longtemps. Avant qu’il ne soit décidé, par la nouvelle présidence à trois têtes élue cette année, de pour le maintenir dans un contexte financier délicat.
Un déficit de 100 000 euros à résorber
Il a fallu aller à l’essentiel pour faire des économies : avec une soirée en moins, avec une scène plus petite pour les spectacles donnés place de la Résistance, où aucune tête d’affiche nationale n’est programmée, avec un seul concert, de Gwennyn, à guichets fermés, au théâtre de Cornouaille, avec un seul concert, également, de Per Vari Kervarec, à la cathédrale Saint-Corentin, avec encore des économies faites sur la communication, entre autres.
« Nous savons que nous ne remettrons pas les choses sur les rails en un an, cela peut prendre deux ou trois ans.« , n’échappe pas à Igor Gardes, le directeur du festival, qui a décidé de faire « comme tout bon chef d’entreprise avec une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la têteNous essayons de passer une belle fête et de trouver des solutions.« .
Repas de groupe annulés, sept euros payés pour manger
L’un d’eux suscite l’émoi dans le monde des artistes amateurs locaux, membres des cercles bagadou ou celtiques. Alors qu’ils étaient 2 000 l’an dernier pour la 100e édition, ils seront deux fois moins nombreux en 2024. Ces quelques 900 sonneurs et danseurs n’avaleront plus le repas traditionnel qui leur était offert le dimanche midi, à l’issue du grand défilé dans les rues de Quimper le matin. Et avant les spectacles donnés l’après-midi dans le jardin de l’Evêché et sur la place de la Résistance, et le triomphe des sonneurs de cloches en début de soirée. Les organisateurs décidèrent de supprimer ce repas, et d’offrir en échange un indemnité individuelle de sept euros manger.
Plusieurs sonneurs et danseurs du Finistère et du Morbihan, contactés par France Bleu Breizh Izel, confirment que cette décision est très débattue. Elle a fait l’objet des discussions animées, et même des votesdans certains cercles bagadou et celtiques de décider de leur présence ou nonau festival de Cornouaille.Il y a eu deux réunions, pour discuter des résultats et des perspectives, avec tous les bagadous et cercles de Quimper« , confirme par exemple Sébastien Le Bras, président de Bagad Kemper, « où l’on a discuté de l’importance de prendre un repas de midi. C’est une célébration pour se réunir et passer du temps ensemble« .
« Il faut que ce soit une exception »
Beaucoup d’entre eux, échaudés également par le retard de paiement de la cotisation pour l’édition 2023 (arrivée dans les comptes le mois dernier), ont, malgré tout, accepté de participer à cette édition 2024.Beaucoup de gens acceptent, pour cette année, vu les difficultés du festival et du temps pour la nouvelle présidence de faire le point », déclare Mathieu Lamour, directeur de Kenleur, la confédération des cercles celtiques, « mais cela doit être une exception« .
« On en avait un peu marre »
Cette décision est prise par Igor Gardes, le directeur du festival de Cornouaille.Jusqu’à présent, il se déroulait dans un gymnase d’une capacité de 260 personnes. C’est-à-dire quatre services de restauration avec des groupes qui terminent le défilé à 12h30 et remontent sur scène à partir de 14h. techniquement impossible de mettre 900 personnes au même endroit. Et puis, en termes de développement durable, cela me permet d’organiser un événement sans déchets alimentaires. Il faut savoir que 60% de la nourriture était gaspillée chaque année. Soit parce que les groupes ne voulaient pas manger de plats chauds, soit parce qu’ils n’avaient pas le temps, soit parce qu’ils ne voulaient pas de dessert, etc. Cette nourriture, prévue pour le dimanche, dernier jour du festival, n’a pu être réaffectée nulle part et il y a eu aussi un peu de pénurie.« .
On a demandé à Kenleur d’être vigilant
Il n’en demeure pas moins que les bagadou et les cercles pourraient bien ne pas accepter, une fois encore l’année prochaine, d’être privés de repas.Nos membres nous ont demandé d’être vigilants sur ce sujet, et que cela ne soit pas une constante », poursuit Mathieu Lamour, directeur de Kenleur.Souvent, les économies des festivals se font sur le dos des artistes amateurs. Alors que leur seule récompense, entre guillemets, c’est le repas collectif. Il faudra trouver de meilleures solutions pour l’année prochaine.« .
En attendant, le Bagad Kemper, qui paie l’addition sur ses fonds propres, déjeunera au Saint-Mathieu, son restaurant partenaire à Quimper. D’autres réfléchissent encore à la meilleure solution, mais ne se voient pas défiler avec un sac sur le dos contenant leur pique-nique.