Ils l’avaient annoncé, c’est leur dernière tournée. Trop de contradictions entre des paroles écolo et des concerts énergivores, entre un engagement sincère et un métier spectaculaire. A la Fête de l’Humanité, c’était leur dernier festival. Shaka Ponk s’est dissous dans la foulée. Et c’est évidemment leur dernière Fête, après trois passages qui ont marqué le public de La Courneuve. Shaka Ponk, c’est un spectacle visuel et sonore, l’énergie brute du métal et la vitalité du funk qui ont embrassé le combat générationnel pour la planète et ceux qui y vivent.
Ce soir, ils étaient six sur scène, Frah et Samaha, chanteur et chanteuse, claviériste bedonnant, basse tatouée partout, guitare déchaînée et batterie survoltée. Un groupe à la fougue réglée comme une partition. Ils connaissent leur art et déploient leur répertoire. Il fallait voir l’immense foule s’enthousiasmer sur leur tube, I’m Picky. Ils se mettent même à chanter en français pour mieux expliquer les ressorts de leur engagement. Un exercice de conviction, en somme, à l’ambiance tribale et sauvage, que Samaha incarne comme le diable avec sa coupe de cheveux iroquoise et ses dreads tressées.
« L’humanité, tu le sais, je t’aime mon amour »
L’ambiance est futuriste, voire post-apocalyptique, une pile de livres s’élevant vers le ciel dans un décor végétalisé pour mieux signifier que, si l’on n’y prend garde, la civilisation risque de disparaître. L’humanité, tu le sais, je t’aime mon amour » s’écrie Frah, qui n’oublie pas le peuple palestinien dont le drapeau est brandi et flotte au vent devant une lune rieuse. On ne sait pas s’il parlait du journal ou de nous tous, mais au final, n’est-ce pas la même chose au Festival ?
Leur concert fut un festin visuel, un spectacle d’envergure. C’était un au revoir devant une foule gigantesque, dont les premiers rangs étaient peuplés de jeunes filles en pleurs, dont les luttes ont épousé les leurs et qui entretiennent cette passion massive mais underground pour le rock métal. Frah ne veut pas quitter la scène, plonge dans le public, prend des selfies, et Samaha lève les poings : « Liberté, Égalité ! ». Étaient-ce des larmes ? Comme c’est difficile de dire au revoir. N’était-ce pas plutôt un au revoir ?
Avant de partir, une dernière chose…
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