S’il faut savoir terminer une soirée, il faut savoir la démarrer. Mettre l’ambiance et donner le ton. Les Vulves Assassines sont arrivées en trombe sur la grande scène pour nous livrer leur électro rappée « marxiste-féministe » en ce premier jour qui déchaîne les passions.
Et le public, fraîchement arrivé, n’a mis que quelques minutes à sentir la température monter, et la scène Angela Davis se gonfler d’une ferveur militante. On se souvient, l’an dernier, de leur concert époustouflant et survolté sur la scène Zebrock. Cette fois, il leur fallait occuper la grande scène, une autre paire de manches.
Le trio s’est agrandi avec un nouveau guitariste et ça marche à merveille. Le son s’est étoffé et ça rock comme un dingue. DJ Conant apparaît dans son plus bel apparat, drapé dans une longue robe cousue de fil rouge et siglée CGT.
Puis ce fut parti pour plus d’une heure de chansons de lutte inventées ou recréées. La retraite, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder » : dans les manifestations, on l’a entendu et répété, on l’a chanté et scandé. Puis « un pas en avant, deux pas en arrière « Nous savons que c’est la politique des gouvernements. Et toute une foule s’est lancée dans une chorégraphie hilarante.
Les Vulves Assassines ont réuni tout l’été un public jeune lors d’une tournée marathon, beaucoup de femmes bien sûr, engagées dans des luttes croisées. Une intersection à elles toutes seules, portées par la lutte des classes. Mieux, un rond-point punk avec priorité à gauche.
Tout y est, on se moque, on rit, on se bat, un groupe de jeunes femmes envahit la scène devant un service de sécurité complice. C’est pour la bonne cause. Le concert est à la fois fou, puissant et intensément joyeux. Les filles s’étaient fait un déluge d’insultes misogynes et anticommunistes cet été en mettant le feu aux festivals.
Des abrutis d’extrême droite à qui ils ont dédié leur dernière chanson, la très juste « Les champignons », chantée et reprise par la foule en délire. On peut dire qu’ils ont trouvé ici un refuge, un écho, un bain de fraternité.
Quand le concert s’arrête, c’est pour inciter le public – on est au bord de l’engueulade – à s’abonner au journal de Jaurès. Merci MC Vieillard. Il aurait sûrement fallu prévoir un service après-vente. Mais le rendez-vous était fixé au stand d’Aubervilliers pour terminer la soirée. On craignait que le public ne vienne par dizaines de milliers. On y a retrouvé les Vulves en train de vendre leurs disques, devant une file de fans venus discuter. C’est aussi ça la Fête.
C’est pas à pas, argument contre argument, que nous devons combattre l’extrême droite. C’est ce que nous essayons de faire chaque jour dans l’Humanité.
Face aux attaques incessantes des racistes et des semeurs de haine : soutenez-nous ! Ensemble, faisons entendre une autre voix dans ce débat public de plus en plus nauséabond.
Je veux en savoir plus.
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