21 avril 2002. « La France ne mérite pas ça. NON ! » titre Humanitéen traversant le visage de Jean-Marie Le Pen d’une croix rageuse. L’extrême droite accède pour la première fois au second tour de l’élection présidentielle. On parle d’une époque où les moins de 20 ans… On connaît la chanson. Le choc est immense et la gueule de bois violente. En septembre, la Fête de l’Humanité est lancée devant un peuple de gauche groggy, qui n’a eu que l’été pour se remettre, après s’être massivement aligné derrière Jacques Chirac pour éviter le pire.
« Eviter le pire », on connait la chanson et on la chantera tant qu’il le faudra. Les manifestations monstrueuses du 1euh Mai, quelques jours après la gifle électorale, est resté dans les mémoires. Une marée humaine déferle dans les grandes villes de France. Autres temps, autres mœurs. Dans les cortèges, la bande-son d’une génération, issue d’un disque paru en 1999, Motivé ! Chansons de combat.
Fomenté par des membres du groupe Zebda et du collectif toulousain Tactikollectif, l’album a jusqu’ici accompagné les luttes altermondialistes en remettant au goût du jour certaines des chansons les plus emblématiques du combat antifasciste, dont une Chant des partisans revigoré, qui trouve un écho sonore dans le contexte post-électoral, comme un appel à « Rester motivé » malgré le coup porté au plafond.
« Donner du courage aux militants »
En cinq ans d’existence, les Motivés! n’avaient donné qu’une vingtaine de concerts. Une présence rare que les musiciens militants réservaient à des moments choisis. « Les Motivés ne peuvent se produire en concert que pour de bonnes et profondes raisons, avec des chansons qui n’ont de raison d’être que si elles sont chantées là où elles ont des raisons d’être chantées. »Mustapha Amokrane s’est confié à Dimanche de l’humanité. En cette rentrée morose, la Fête de l’Humanité leur offre un dimanche après-midi ensoleillé.
« Nous allons expérimenter pour la première fois une formule 100% Motivés !, et nous avons décidé de venir avec comme objectif premier de redonner du courage aux militants et à toutes les personnes présentes au Festival »Mustapha a continué. Sur la grande scène, Hakim et Mustapha Amokrane, Magyd Cherfi, les chanteuses Anne-Laure Madaule et Céline Chesnel, accompagnés cuivres, vents et guitares, chantez des chansons de partout, de toutes les luttes, révolutionnaires par vocation, internationalistes par nécessité : Le col de l’Èbre, Jusqu’à toujours, La chanson des partisans, Bonjour Bella, la colline rouge, Drapeau rouge, Le temps des cerises ou même Nicaraguaet quelques chansons d’Idir qui ont bercé l’enfance des frères Amokrane.
Surprise, Leïla Shahid, représentante en France de l’Autorité palestinienne, monte sur scène, suivie d’Ali Mansouri, porte-parole de la coordination 93 des travailleurs sans papiers. « Le Festival intervient dans un contexte particulier, après l’année que nous venons de vivre et tous les mauvais coups reçus sur la tête avec ce qui s’est passé en France, mais aussi dans le monde, en Palestine, en Algérie »Mustapha avait prévenu. Ce sera leur plus grand concert, devant 70 000 personnes qui affluent sur la colline de la Grande Scène. La communion est totale et le public est décidément motivé pour affronter les moments difficiles qui l’attendent.
Face à l’extrême droite, ne baissez pas les bras !
C’est pas à pas, argument contre argument, que nous devons combattre l’extrême droite. C’est ce que nous essayons de faire chaque jour dans l’Humanité.
Face aux attaques incessantes des racistes et des semeurs de haine : soutenez-nous ! Ensemble, faisons entendre une autre voix dans ce débat public de plus en plus nauséabond.
Je veux en savoir plus.
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