Festival de Cannes 2024 : ce que l'on sait de la liste des dix noms qui bousculent le cinéma français
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Festival de Cannes 2024 : ce que l’on sait de la liste des dix noms qui bousculent le cinéma français

Festival de Cannes 2024 : ce que l’on sait de la liste des dix noms qui bousculent le cinéma français

La vague #Metoo va-t-elle atteindre le Festival de Cannes ? Un article du Figaro révèle l’existence d’une liste d’une dizaine de personnalités du cinéma français « la trentaine et la quarantaine » ce qui met le cinéma et l’organisation du Festival en alerte.

Dans cet article, on apprend notamment que ces personnes seraient accusées d’agressions sexuelles et que les équipes artistiques et financières des différents projets s’inquiètent de la possible divulgation de cette liste, d’ici quelques jours ou même pendant le Festival de Cannes.

On apprend également que la direction du Festival a retenu les services d’une agence de communication de crise pour parer à toutes éventualités. Cette agence « élabore différents scénarios au cas par cas. Selon le degré d’accusation, un film ne sera pas forcément maintenu en compétition. », détaille nos confrères. Les personnes citées pourraient se voir interdire de monter les escaliers.

Que sait-on de cette liste ?

Dans un article du Figaro, on apprend l’existence de cette liste d’une dizaine de professionnels masculins du cinéma. Celui-ci « circule et pourrait être dévoilé à la montée des marches ». Dans tous les cas, Le Figaro l’assure : les financiers du cinéma ainsi que le CNC ont reçu une liste de dix noms « d’acteurs, réalisateurs et producteurs soi-disant pris dans la tourmente. »

Pour l’heure, les noms de plusieurs personnes circulent sur les réseaux sociaux, sans aucune preuve étayée. En tout cas, le 7e art semble s’apprêter à trembler, selon nos confrères.

Les productions arrêtées

Plusieurs productions ont déjà été arrêtées ou des films ont été modifiés et la promotion de certains films a été stoppée face à diverses accusations. Dans le canard enchaînéon apprend que le film de Michel Hazanavicius, initialement prévu avec la voix de Gérard Depardieu, a été modifié pour que ce soit celle d’un autre acteur, celui de Grégory Gadebois, qui soit utilisé.

De la même manière, le film « Belle » adapté du roman de Simenon est prêt mais reste « en veille » en raison des différentes accusations visant son réalisateur, Benoit Jacquot.

Ces productions, encore dans l’ombre, attendent de sortir, mais cela implique aussi beaucoup d’argent de la part des producteurs, même si beaucoup saluent la libération de la voix des victimes. «C’est un nouveau monde qui émerge» dit l’un d’eux dans le journal satirique. « La rumeur n’empêchera jamais d’embaucher demain, tel ou tel »dit un autre producteur.

Pourtant, d’un point de vue comptable, tout coûte. « En janvier, nous avons engagé des coûts de sortie importants, c’est de l’argent définitivement perdu et cela nous fragilise », explique Jean-Fabrice Janaudy, distributeur du « CE2 » de Jacques Doillon, également accusé par Judith Godrèche. Le film devait sortir fin mars mais n’a toujours pas de date de sortie.

Une plateforme de soutien au mouvement MeToo

Le cinéma se retrouve donc déstabilisé tant sur le plan financier qu’humain, par ces révélations en cascade. Cependant, l’approche consistant à libérer la voix des victimes a été saluée.

« Il est révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art »: une centaine d’hommes du monde de la culture dont le réalisateur Jacques Audiard apportent leur soutien au mouvement MeToo. La tribune, publiée mardi sur le site Elle, a été initiée par le mathématicien Michel Broué, compagnon d’Anouk Grinberg, selon le magazine.

« Depuis quelques années, depuis que la révolution #MeToo s’est propagée, nous avons compris comment des comportements masculins parfois considérés comme inoffensifs étaient vécus par les femmes pour ce qu’ils étaient : des abus »ils écrivent dans le texte.

Ceci est signé notamment par les comédiens Reda Kateb, Swann Arlaud, Mathieu Amalric, les réalisateurs Jacques Audiard (dont le film « Emilia Perez » sera en compétition à Cannes) et Emmanuel Mouret, les réalisateurs Alain Françon, Thomas Jolly (également directeur artistique des cérémonies des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris), l’historien Benjamin Stora, le journaliste Edwy Plenel…

« Contrairement à ce qu’on lit parfois, nous ne pensons pas qu’on s’attaque aux hommes », ils expriment. « La pratique de l’égalité est désirable, elle n’enlève ni la liberté ni le plaisir mais les augmente ; elle embellit les relations« , écrivent-ils encore.

« Nous refusons de nous reconnaître dans cette masculinité hégémonique. Par exemple, devoir réserver la douceur et le soin au genre féminin est absurde : un homme pleure, un homme aime, un homme peut être bouleversé. Pour les signataires, « il est révoltant que le théâtre et le cinéma servent de couverture à des abus qui n’ont rien à voir avec l’art ». De même, « il est révoltant d’utiliser son prestige, quel qu’il soit, pour abuser de l’admiration qu’il suscite ». En jeu selon eux : « Épargner plus de la moitié de l’humanité des attaques graves. »

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