Ferrero annonce du Nutella 100% végétal – Libération
Il y a soixante ans, en avril 1964, dans le Piémont, la famille Ferrero lançait sa confiserie phare, inspirée du gianduja turinois : le Nutella. Inventée quinze ans plus tôt, la pâte à tartiner au chocolat, aujourd’hui exportée dans le monde entier et notamment en France, reposait alors sur une recette simple et originale. De l’huile de palme – la date de son introduction est inconnue –, beaucoup de sucre, des noisettes, une goutte de cacao, du lait écrémé en poudre, des émulsifiants – aujourd’hui des lécithines de soja – et un arôme de vanille. Entre autres créations de produits dérivés, comme les glaces au Nutella, l’empire italien a décidé de moderniser sa gamme pour s’adapter « aux exigences du marché », selon les médias en ligne La nourriture grasse. Autrement dit, en commercialisant du Nutella vegan.
Annoncé pour cet automne, uniquement en Italie pour le moment, ce « Nutella végétal » – 100 % végétal – ne contiendra plus de produits laitiers. Mais la nouvelle recette, dont le brevet a été déposé en décembre auprès du ministère de l’Entreprise et Fabriqué en Italie, n’a pas encore été révélé, laissant planer toutes les questions imaginables sur l’ingrédient (à mettre au pluriel ?) qui le remplace. « L’hypothèse la plus probable est qu’il soit remplacé par du lait de soja en poudre qui ressemble beaucoup au lait écrémé en poudre », prévoit néanmoins le journal en ligne indépendant spécialisé dans les questions alimentaires. D’un point de vue organoleptique, la nouvelle crème aux noisettes Ferrero pour végétaliens sera probablement très similaire à l’originale. Les coûts des matières premières devraient peu varier, voire diminuer.»
Pas de remise en cause de l’huile de palme
De quoi pour que l’entreprise, qui ne connaît pas la crise, espère conquérir une nouvelle clientèle, végétaliens et autres intolérants ou allergiques au lactose, également courtisés par ses concurrents, comme Nocciolata pour les produits bio. De plus en plus nombreux en France, ils ne détrônent toujours pas les produits Ferrero qui représentent les deux tiers du marché des spreads, malgré un léger recul ces dernières années. En revanche, pas de remise en cause de l’ingrédient le plus contesté de ses pots très sucrés, à savoir l’huile de palme, dont le commerce peu vert est responsable de la déforestation en Indonésie par exemple.
Mais le virage végétal du Nutella fait aussi écho à la bataille des confiseurs qui secoue la péninsule depuis l’automne dernier, rappelle La république. À savoir le conflit qui oppose depuis l’automne dernier à Bruxelles les chocolatiers turinois à la multinationale Caffaril-Lindt. Les premiers souhaitent en effet que la recette du gianduja de Turin soit reconnue comme indication géographique protégée (IGP) avec un cahier des charges strict – c’est-à-dire des noisettes du Piémont et sans lait en poudre – tandis que la firme suisse souhaite que le lait y soit inclus.