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Fermeture d’un collège de Marseille criblé de plombs en raison d’un lieu de trafic de drogue à proximité

Les enseignants d’un collège des quartiers nord de Marseille ont exercé leur droit de retrait après la découverte de traces de plomb dans leur établissement, situé à proximité d’un lieu de trafic de drogue. L’établissement, fermé depuis plusieurs jours, doit rouvrir ses portes ce jeudi après-midi.

Le Figaro Marseille

« Les collègues rigolent et ne se sentent pas en sécurité. Nous sommes des fonctionnaires de l’Éducation nationale, pas du GIGN ! » Depuis plusieurs jours, le collège Mallarmé est en crise, comme le rapporte Jean-François Negri, délégué syndical à Sud Éducation 13. Mardi, les enseignants de cet établissement des quartiers nord de Marseille ont exercé leur droit de retrait, face à « dangers graves et imminents liés à un manque de protection et de mise en œuvre sécurité des étudiants et le personnel du collège »selon un communiqué de presse du personnel selon lequel Le Figaro a pu consulter. Ce jeudi, la situation n’est pas plus calme : les portes du collège sont restées fermées toute la matinée, le personnel de l’établissement ayant une nouvelle fois exercé son droit de retrait.

Ce collège est situé dans le 13èmeet quartier de Marseille, proche de la ville de La Rose. « Diverses traces de violences sont visibles aux alentours et à l’intérieur de l’établissement, notamment, sur les murs d’enceinte, sur les vitres (87 impacts de plomb), sur la façade, sur la piste d’athlétisme »répertorie le communiqué de presse. « Les collègues ont peur, regrette Jean-François Negri. Un point de vente de drogue a été installé à côté du collège. La façade était taguée avec l’inscription « Café ». Les collègues ont très peur des représailles. Il y a déjà eu des règlements de compte dans le quartier. Quand ils ont découvert les impacts du plomb en début de semaine, ils ont décidé de partir.

Une étiquette annonçant le point de vente de drogue avait été apposée sur le mur du collège
Éducation du Sud1 3

De nombreuses alertes

« Ce point de vente de drogue est également installé à un endroit où passent les étudiants, poursuit Jean-François Negri. Ce n’est pas normal ! Selon une source proche du dossier, si l’on s’étonne pour l’instant de ces impacts de plomb, il est reconnu que le trafic de drogue qui sévissait jusqu’ici au coeur de la Cité de la Rose a tenté de se déplacer vers les abords immédiats du collège ces derniers mois. « C’est un collège particulièrement connu et connu des services de police à chaque rentrée scolaire, car il est proche d’une zone sensible. »selon la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.

« Nous étions conscients de la situation depuis que nous avons été alertés en novembre 2023 par le personnel de l’établissement, rembobine Jean-Yves Bessol, directeur académique des services de l’éducation nationale (Dasen). Nous avions été informés des impacts sur l’établissement, ainsi que d’une flèche taguée indiquant le point de vente de stupéfiants aux acheteurs potentiels. Nous avons déposé deux à trois plaintes pour dégradations liées à ces tags sur le mur du collège. Cela a donné lieu à des interventions auprès de la police nationale. Et l’Éducation nationale a fait intervenir un psychologue auprès des personnels en novembre 2023. On ne peut pas dire qu’on n’a pas été alerté de l’existence de ce point de vente de stupéfiants, mais on ne peut pas dire qu’on n’a pas agi systématiquement. »

Le 11 septembre, le personnel a de nouveau alerté via un formulaire « danger grave et imminent ». « Et toujours rien ne se passe »soupire Jean-François Negri. « Je reconnais l’inquiétude du personnel, le stress et même la peur qui accompagnent le fait de travailler dans ce quartier, justifie Jean-Yves Bessol. Je reconnais le danger. Je reconnais sa gravité. Mais c’est son imminence que je ne reconnais pas, car cela dure depuis un an.

Deux arrestations

« Aucune solution durable et pertinente n’a été trouvée, ni même proposée par notre institution »les enseignants se plaignent dans le communiqué de presse. Selon eux, « L’absence de réponse et de visite de la direction des services départementaux de l’Éducation nationale renforce notre sentiment d’insécurité et d’abandon par les autorités compétentes. Nous sommes extrêmement inquiets pour nos élèves, leurs familles et le personnel du collège. Faut-il attendre un drame pour que l’institution réagisse et prenne la mesure de la dangerosité de la situation ? » «Depuis hier, il y a une patrouille de police, mais les collègues craignent qu’il s’agisse d’une opération médiatique, et qu’une fois les caméras retirées, la vie quotidienne reprenne.»souffle Jean-François Negri.

Ce mercredi, la journée a été banalisée pour « permettre au personnel de discuter de la poursuite de la mobilisation »poursuit le délégué syndical. Jeudi matin, une réunion de près de deux heures a été organisée au sein de l’établissement entre le personnel, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône et Jean-Yves Bessol, afin de présenter le dispositif de sécurité autour de l’établissement.

« Un collège est un espace sanctuaire, ils martèlent depuis le siège de la police. Ce mardi, nous avons mené une opération de restauration du cadre de vie en enlevant les graffitis, les chaises et toutes les cicatrices de l’affaire sur place. Nous souhaitons également recevoir une délégation avant la fin de la semaine à la préfecture de police pour traiter ensemble du sujet. Nous organisons une présence policière si nécessaire pour sécuriser les entrées et sorties du collège. Nous avons également mis en place une vigilance renforcée des patrouilles dans le secteur, et redoublons d’action concernant l’affaire de La Rose. Mardi, deux personnes ont été interpellées et une centaine de grammes de stupéfiants ont été saisis.

« A la demande d’un enseignant, la possibilité de mener une action éducative et de prévention en lien avec une association qui travaille avec la préfecture de police sur la lutte contre le trafic de stupéfiants a été évoquée, ajoute Jean-Yves Bessol. Cela pourrait se faire à court terme. Le policier qui surveille cet établissement s’engage également à faire un point tous les deux ou trois mois. De son côté, le département des Bouches-du-Rhône se dit « finalisation du réseau de vidéosurveillance qui couvrira l’ensemble du campus et les points d’entrée du collège« .

Le personnel a décidé de reprendre le travail ce jeudi après-midi, alors que le droit de retrait a été reconnu et « demandes immédiates acceptées », assure Jean-François Negri.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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