Divertissement

Feria de Nîmes : un triomphalisme excessif nuit à la santé de la tauromachie

Neuf oreilles ont été décernées pour la corrida de clôture, dont quatre pour Juan Leal et trois pour Solal, qui a ouvert la Porte des Consuls, et deux pour Fernando Adrian. Très excessif. Une fois de plus, la fréquentation a été bonne et quatre toros Virgen Maria ont fait preuve de belles qualités sur la piste.

La tauromachie française et Nîmois revivent une période dorée qui paraissait inimaginable à la veille du Covid. Le projet de loi interdisant la tauromachie remobilise les aficionados et intéresse un nouveau public et Nîmes connaît une fréquentation digne des années 90 pour cette Feria de Pentecôte. Il faut capitaliser sur cet enthousiasme pour retrouver une rigueur digne d’une arène de premier ordre.

Secondes oreilles injustifiées

Pour cette corrida de clôture de la Feria de Pentecôte, le lot de la Vierge Marie était bien présenté et quatre taureaux ont montré des qualités de noblesse qui ont permis aux trois maestros de s’exprimer. Mais attribuer neuf épis à une telle corrida est très excessif. Cinq ou six auraient déjà été un résultat généreux. Les secondes oreilles des trois derniers taureaux ont été des plus injustifiées et sifflées par de nombreux aficionados. Certes, une majorité du public les a demandés mais il faut rappeler que le deuxième trophée relève de la seule responsabilité du président. Et son devoir aurait été d’aller à l’encontre de la vox populi.

C’est essentiel pour sensibiliser ce nouveau public, ou ceux qui reviennent, dans les arènes. Car en tauromachie, la réussite d’une corrida ne se résume pas à une multiplication déraisonnable de trophées. L’amphithéâtre est un écrin unique au monde qui s’est rempli quatre fois lors de la feria, Nîmes est l’arène la plus prestigieuse de France mais ces excès de triomphalisme font plus penser à une corrida augustienne à Marbella avec des tribunes remplies de touristes, qu’à une première catégorie. arène. Les organisateurs et la Ville de Nîmes doivent comprendre que la multiplication des triomphes n’est pas le baromètre principal d’une Feria et que les présidences à Nîmes doivent redevenir un sujet d’actualité urgente.

La confirmation de Fernando Adrian

Revenons sur ce lot de Virgen Maria composé de quatre toros de bonnes notes.

Fernando Adrian a confirmé son alternative en affirmant ses intentions dès le salut du cap avec quatre grandes afarolladas sur vos genoux. Après un tercio de piques réglementaires et sans punir le toro, comme la plupart des suivantes, Virgen Maria s’est montrée dangereuse en visant systématiquement le maestro à chaque passe. Le Madrilène a raccourci la faena et a conclu avec une épée habile.

Son deuxième toro avait de belles qualités de noblesse et de responsabilité dans ses charges. Les séries de la rive droite n’ont pas été totalement réussies avec de nombreux affrontements de muleta et le meilleur de la faena a été les deux séries de naturel parfaitement ciselé. Le final collé aux cornes était aussi engagé que brouillon et une grande épée lui offrait deux oreilles généreuses.

6ème Porte des Consuls pour Juan Leal

Après avoir préservé son premier adversaire à cheval. L’Arlésien a effectué un début de faena explosif à genoux au centre du ruedo avant d’exécuter une faena aux deux cors, offrant de la distance au toro pour exprimer sa noblesse. Ainsi, Juan Leal a profité de son inertie pour préserver les forces limitées de la Virgen Maria et tracer des passes en profondeur. Meilleur sur la corne gauche. Une épée engagée mais décentrée fit tomber les deux mouchoirs du palco.

Son deuxième adversaire était doté de belles qualités de noblesse et de vivacité et l’Arlésien composait une faena essentiellement droitière. Dans la dernière partie, il a récolté la majorité des voix dans des séquences de toreo serrées, comme contre le toro précédent, avant de conclure par un grand sabre. Pour un 6 Porte des Consuls marqué par un excès de récompense.

Les promesses de Solal

Enfin, Solal a fait son deuxième paseo comme torero dans ses arènes pour un rendez-vous vital pour son avenir car seules deux corridas figurent à son calendrier 2024. Le Nîmois s’est montré varié avec la cape et a communiqué avec son public lors des deux bonnes tercios de banderilles. Il déchira le 3ème toro avec beaucoup de douceur et d’élégance tout en parvenant à conserver ses forces. Il a brillé lors des séries naturelles même si le maestro a semblé par moments réservé. Une épée engagée lui offrit un premier trophée.

Les Nîmois ont prouvé beaucoup face au violent et impossible toro réserve de Fernay sur la corne gauche. A force d’engagement, de patience et de puissance, il a réussi à réaliser trois séries très méritoires pour droitiers en fin de faena. Ces trois séries arrachées au forceps lui serviront beaucoup pour prendre le bon chemin dans le futur. Solal jouait alors sa vie avec une épée et son public voulait le faire sortir par la Porte des Consuls en lui décernant deux oreilles.

Informations sur la tauromachie

Arènes de Nîmes.

5 000 spectateurs.

Bulles de la Vierge Marie. Le 6 bis de Fernay.

Juan Leal : deux oreilles et deux oreilles après avis.

Fernando Adrian : silence et deux oreilles.

Solal : oreille et deux oreilles.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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