Le seul nom d’Andrés Roca Rey provoque aujourd’hui à lui seul de meilleures ventes dans les arènes. Et l’histoire n’est pas prête de s’arrêter.
Longtemps, chez les Roca Rey, lors des repas ou des célébrations réunissant le plus grand nombre de membres de la famille, il y a rarement de longues discussions qui s’éternisent sur la baisse de la natalité en Corée du Sud ou sur la prolifération des chats sauvages en Bourgogne. . Vraiment ? Les toros, élevés ou combattus, ont davantage d’occasions d’animer les conversations lorsqu’un abondant ceviche remplit les assiettes. Rien de plus normal.
Et comment le petit Andrés aurait-il pu échapper à cette atmosphère ? Avec un arrière-grand-père ganadero du début du XXe siècle, un grand-père qui fut administrateur des belles arènes d’Acho, à Lima, pendant de nombreuses années, des oncles à la fois éleveurs et empresas ou rejoneador, un père qui était un grand aficionado et un frère aîné matador, difficile d’échapper à l’épidémie. Et, logiquement, c’est jusqu’à trois pommes qu’il ramasse sa première muleta, à l’âge de 7 ans, puis participe au début de l’hiver 2007, dans la capitale péruvienne, à un festival, entouré de plusieurs maestros de solide réputation. . L’histoire a commencé et s’est emportée.
Pour Andrés Roca Rey, garçon de tempérament, pas question d’inventer des chiffres. Rapidement, c’est en Espagne que les événements prennent une sérieuse tournure. Pour évoquer son Pérou natal, c’est sous l’apodo « El Andi » qu’il fit ses premiers pas de novillero (et aujourd’hui « El condor » est le nom qui lui est parfois réservé). Avec de premiers succès au compteur. D’emblée, le pouvoir est apparu. Celui montré devant les novillos puis les toros adultes, et celui qu’il avait faim et soif d’emmener parmi les toreros aux côtés desquels il défilait sur les paseos. Depuis son alternative prise lors de la Feria des Vendanges Nîmes en 2015, à aucun moment le maestro n’a affiché un appétit totalement satisfait. Ni succès ni oreilles.
Avec un répertoire à la fois fondamental et coloré, une adaptation à tous types d’adversaires, une maîtrise dans l’architecture des faenas appropriées, un sens indéniable de la transmission avec le public aficionado et l’envie permanente de vouloir être celui qui est dans le en tête, Andrés Roca Rey entend prendre la première position. Sachant que, grâce à son seul nom sur l’affiche, il peut réaliser les meilleures entrées dans les arènes (peut-on encore considérer José Tomás comme actif, n’ayant participé qu’à moins d’une vingtaine de corridas depuis 10 ans ?), il a le statut de « figure ».
Pour ce début de saison, et avec une colère l’opposant à Daniel Luque, une querelle que l’aficionado aimerait voir s’éteindre pour se passionner pour la compétition entre les deux maestros, il a avancé des pions importants. Trois épis coupés en avril à Séville, et des pancartes « pas de foin billetes » déjà accrochées pour ses contrats du 24 mai et du 7 juin à Madrid, donnaient le ton. Et laisser entrevoir des démonstrations du plus haut niveau de la part d’un torero dont les ressources sont apparemment loin d’être épuisées.
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