Quelques heures avant son entrée en piste, la Nîmoise Léa Vicens, star de la tauromachie équestre, était ce samedi 17 août devant les arènes de Béziers, avec ses 10 chevaux dont la préparation a débuté à 10 heures. Alors qu’elle affichait un mental d’acier.
Dix chevaux alignés devant leur camion de transport, sur le côté des arènes de Béziers. Deux juments. Huit mâles. Il est plus de 10 heures ce samedi matin. Déjà, les tresseuses commencent à s’affairer auprès des animaux, brossant leurs crinières avant de les tresser en y intégrant des rubans colorés. L’opération prendra une grande partie de la journée, jusqu’à 18 heures et l’entrée en arène de Léa Vicens.
« Il y a trois taureaux, il faut donc beaucoup de chevaux »sourit la star taurine à cheval, impeccable, quelques heures avant le début de sa corrida. « Je change de chevaux jusqu’à cinq fois pendant la corrida, pour le spectacle. Les gens ont besoin de voir plusieurs chevaux. » Tout cela implique une équipe complète de 13 à 14 personnes, dont un vétérinaire. « Les chevaux ont toujours la même coiffure et chacun a sa propre couleur de ruban, ainsi le public les reconnaît »elle explique.
« Les chevaux savent où ils vont quand ils sortent de l’écurie et ils adorent ça. En fait, ils montent trop vite dans le camion. Ce sont eux-mêmes des toreros… » Paisibles, les superbes équidés se laissent soigner. Cette phase de préparation fait partie du rituel précédant l’entrée dans la lumière et le combat.
« Brad Pitt peut m’inviter à déjeuner, moi non, j’ai une corrida… »
En milieu d’après-midi, la Nîmoise regagnera sa chambre d’hôtel pour s’habiller et se coiffer à son tour. Un moment de silence et de pure concentration. « Je ne suis pas croyante et je n’ai aucune superstition. C’est un moment spirituel, on est complètement intériorisé. » Dans sa tête, alors, « vide ». « Quand je ferme la porte, je me demande toujours si je reviendrai heureuse ou triste. Si je reviens… On y pense toujours. » Peur. « Il y a la peur des artistes de ne pas être à la hauteur et il y a la peur physique du sol glissant, de la chute, de l’attaque du taureau, de la blessure et celle des chevaux. Mais nous surmontons ces peurs, sinon nous sommes paralysés. »dit Lea Vicens, qui donne un aperçu de contrôle, de maîtrise de son esprit, sans faille. « La préparation mentale est une philosophie de vie. Rien ne peut me déstabiliser. Brad Pitt peut m’inviter à déjeuner, moi non, j’ai une corrida. » Et si elle donne volontairement la monnaie à ses fans, « Ma tête, mon cœur, mes tripes sont dans l’arène. Je reste toujours aimable, souriant, j’arrive à me dédoubler car il est important d’être à l’aise avec son public. »