Félix Lebrun, un médaillé de bronze à la renommée internationale grandissante

Les Bleus se sont qualifiés pour les quarts de finale de l’épreuve par équipes, lundi, après avoir battu la Slovénie (3-0).

Les Lebrun sont partout aux Jeux Olympiques. Même pour réussir les trois coups, synonymes du début des épreuves du soir, ce sont les deux sœurs d’Alexis et Félix qui s’y collent, lundi 5 août, à l’Arena Paris Sud. Sur le terrain, la fratrie est accompagnée de Simon Gauzy pour le début de la compétition par équipes.

Sans surprise, c’est Félix Lebrun, tout juste médaillé de bronze en individuel, qui est sorti vainqueur sous les applaudissements. Le Français est venu essayer son nouveau costume face au modeste Slovène pour une entrée en lice en douceur.

La première médaille individuelle française remportée aux JO depuis l’argent de Jean-Philippe Gatien à Barcelone en 1992, confirme les espoirs suscités par le numéro 5 mondial sur le plan national.Il a prouvé aux observateurs du monde entier qu’il était capable de tenir ses promesses. Il a renforcé son statut », a-t-il ajouté. explique Gatien, consultant pour France Télévisions.

La jeunesse et la fraîcheur du Tricolore face à la pression impressionnent, à commencer par ses pairs.J’ai reçu pas mal de photos d’athlètes étrangers qui ont pris des captures d’écran de reportages sur la famille Lebrun et notamment Félix« , raconte en souriant le champion du monde à Göteborg en 1993.

« À l’international, ils vivent toute la force de la « Lebrunmania », il y a un réel intérêt derrière l’histoire familiale qui est hallucinant. »

Jean-Philippe Gatien, champion du monde 1993 en simple et consultant pour France Télévisions

à franceinfo : sport

Populaire, le Français l’est aussi en étant actif sur les réseaux sociaux et notamment sur Weibo, principale plateforme sociale en Chine. Le Français compte 156 000 abonnés et connait ainsi un regain de popularité important au pays du tennis de table. Au point d’être surnommé le « Le petit européen Wang Hao » par les médias sportifs locaux, en référence à l’ancien numéro un mondial chinois dans les années 2000.

Une montée en puissance vue de manière très positive par les Japonais, lassés de l’hégémonie imposée par leurs meilleurs ennemis.Il est jeune et talentueux. S’il peut battre tous les joueurs chinois, ça me va. » sourit Masafumi Kimura, journaliste à l’agence de presse japonaise Jiji Press, qui voit dans le Français toutes les qualités d’un potentiel futur numéro un mondial « s’il continue à travailler dur. Mais il est déjà aujourd’hui une star et il est l’Européen le plus célèbre au Japon.« 

Sur le court, le jeune Tricolore, pas encore adulte, doit cependant ajuster sa nouvelle veste, celle de l’homme à battre. Face au Slovène Darko Jorgic, 18e joueur mondial, le Français peut mesurer la pression qui pèse sur lui. Mené deux sets à un, le natif de Montpellier jette sa raquette de rage. Avant d’ajuster les derniers plis de sa veste et de prendre les deux suivants pour s’imposer.

Après la victoire en ouverture du duo composé de Simon Gauzy et Alexis Lebrun face à la paire slovène, l’aîné des deux frères (20 ans) n’a pas tremblé pour conclure (3-1) face au modeste 126e joueur mondial, Deni Kozul et permettre aux Bleus de se qualifier pour les quarts de finale.

Autre nation européenne dominante, les Allemands sont également en lice pour les quarts de finale et la tentation est parfois forte de jeter un oeil à la pépite de 17 ans. Journaliste à la Fédération allemande de tennis de table, Benedikt Probst est impressionné par la progression du Tricolore.Nous aimerions avoir un joueur de son calibre car il a déjà plus de médailles individuelles que n’en aura jamais Timo Boll (ancien numéro un mondial allemand).« Le jeune Français a aussi »une grande base de fans en Allemagne » explique Probst.

Les Bleus ne pourront affronter l’Allemagne qu’en finale. Mais avant cela, l’ogre chinois se profile une potentielle demi-finale, à savoir « Djokovic Nadal et Federer dans la même équipe » explique Gatien. L’occasion de voir si Félix Lebrun a désormais un costume à la bonne taille.