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Félix Lebrun le magicien, un duo Alexis Lebrun-Simon Gauzy inattendu… Les raisons du succès historique du tennis de table français

L’équipe de France de tennis de table est repartie de Paris avec deux médailles de bronze, soit autant que dans toute son histoire aux Jeux Olympiques.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Félix Lebrun, Alexis Lebrun et Simon Gauzy sur le podium des Jeux Olympiques de Paris, le 9 août 2024. (WANG ZHAO / AFP)

La moisson est historique. Aux Jeux olympiques de Paris 2024, l’équipe de France de tennis de table a ajouté deux médailles à sa collection. D’abord le bronze de Félix Lebrun en simple, puis celui de l’épreuve par équipes masculine. Depuis 1988 et l’apparition du ping-pong aux JO de Séoul, seuls Jean-Philippe Gatien (médaillé d’argent en simple en 1992) et le duo Patrick Chila – Jean-Philippe Gatien (bronze en double en 2000) étaient montés sur un podium olympique.

« Vingt-quatre ans d’attente pour la dernière médaille en double, et trente-deux ans pour la dernière médaille en simple, c’est un temps immensément long »reconnaît le président de la Fédération française de tennis de table (FFTT), Gilles Erb. Le plaisir n’en est que plus intense pour les joueurs. « C’est juste exceptionnel, on vit un rêve éveillé »s’enthousiasme Alexis Lebrun, vendredi 9 août. Franceinfo : sport revient sur les raisons d’un succès retentissant, qui a fait rugir le public français.

Félix Lebrun, le patron

L’équipe de France compte dans ses rangs un joueur d’exception, Félix Lebrun, double médaillé de bronze à 17 ans. « C’est un champion, il est né comme ça, et nous allons essayer d’en faire une légende.promet Nathanaël Molin, capitaine de l’équipe de France et entraîneur des frères Lebrun. Contre Tomokazu Harimoto, il y a eu un moment magique, un moment de grâce. (Félix Lebrun a sauvé trois balles de match avant de remporter la petite finale du tournoi par équipes face au Japon). S’il y a quelqu’un qui peut le faire, c’est lui.

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Paris 2024 – Tennis de table : les meilleurs moments de France – Japon
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Les exploits du petit dernier de la fratrie ravissent ses partenaires. « C’est juste fou ce qu’a fait Félix aujourd’hui, je pense que c’est l’un des plus grands exploits du ping-pong, de revenir comme ça à ce moment-là. Il a montré qu’il était un immense champion. »soutient son frère Alexis. Gilles Erb, lui, élève les deux frères au rang d’ambassadeurs d’exception du tennis de table. « Nous avons une chance incroyable ! Ils sont simples, jeunes, très ambitieux, talentueux, et chaque Français peut se reconnaître en eux. La fédération les remercie infiniment, car nous leur devons beaucoup. »il reconnaît.

Alexis Lebrun et Simon Gauzy, l’improbable entente

Désormais solidement installé dans le fauteuil de leader de l’équipe de France, Simon Gauzy se souvient de l’arrivée en boulet de canon des frères Lebrun au plus haut niveau au début des années 2020, et avoue que « ne l’ayant pas bien vécu ». Jusqu’au clic : « Je me suis dit qu’il ne fallait pas être stupide, et j’ai réalisé qu’avec cette équipe, on pouvait faire quelque chose de grand. » Pour accéder au podium par équipe, il fallait associer Alexis et Simon, les deux joueurs en compétition pour le deuxième ticket en simple derrière Félix.

Paris 2024 – Tennis de table : Simon Gauzy et Alexis Lebrun reprennent la bataille

Ce n’est pas une mince affaire, et pourtant… « Avec Simon, c’était une aventure incroyable de partager le doubledit Alexis. Ce n’était pas facile, car nous étions en compétition en simple quand nous avons commencé à nous entraîner en double. Il a fallu mettre ça de côté pour le bien de l’équipe, car nous savions qu’il y aurait un moment où nous aurions besoin de ce point en double. Et ça s’est merveilleusement bien passé. On s’est tout de suite bien entendus, on a vraiment réussi à avoir une compétition super saine, en se tirant vers le haut. Honnêtement, on s’est bien amusés, je m’éclate avec lui. »

Nathanaël Molin confirme que ces propos sont loin d’être un écran de fumée : « Il y a une émulation, une compétition positive et saine, et je pense que ça se ressent. Alexis et Simon ont été en compétition une partie du temps et on a vu ce qu’ils ont fait. On a des gars formidables qui sont capables de comprendre l’intérêt commun, mais en même temps de se pousser mutuellement dans le bon sens du terme. Et ça, c’est exceptionnel. »

Le changement de personnel était désormais

Faire des choix forts pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions possibles, c’est l’option choisie par Gilles Erb avant les Jeux Olympiques. En installant Nathanaël Molin – l’entraîneur des frères Lebrun à Montpellier – comme capitaine des Bleus à la place de Patrick Chila, le président de la Fédération a donné une confiance totale à Félix et Alexis. « Derrière ce succès, il y a une politique fédérale visant à rassembler toutes les pièces du puzzleexplique-t-il, soulagé. Il faut faire en sorte que la Team Lebrun travaille avec la Team Simon, que Nathanaël puisse s’intégrer au staff français. Ce n’est pas si simple. Il faut aussi intégrer la famille… Il y a tellement de choses, c’est vraiment un travail énorme ! Pour moi, c’est une satisfaction indescriptible, je suis vraiment très ému. »

Se donner les moyens de grandir

La réussite française s’est construite en équipe. « Gilles Erb nous a permis de beaucoup progresser vers le haut niveau, il ne nous a imposé aucune contraintese réjouit Nathanaël Molin. C’est génial et il faut continuer à monter les niveaux. » Le président de la FFTT assure avoir mis en place « une véritable politique de recherche des meilleures compétences et des meilleurs joueurs à affronter pour pouvoir s’entraîner et progresser »notamment en organisant des stages de formation en Allemagne.

Félix Lebrun, Alexis Lebrun et Simon Gauzy célèbrent leur victoire face au Japon lors de la petite finale de la compétition par équipes des Jeux Olympiques, le 9 août 2024 à l'Arena Paris Sud. (AFP)

Il affirme également que les Jeux olympiques de Paris sont « Le début d’une aventure, car cette équipe est extrêmement jeune. Le meilleur reste peut-être à venir. » Félix Lebrun, 17 ans, ne demande rien de moins : « L’objectif est de continuer à progresser pour challenger un peu plus les joueurs chinois, les battre plus régulièrement. Et si cela peut m’arriver aux Jeux Olympiques dans quatre ans, j’en serais extrêmement heureux. »

Cammile Bussière

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