Félicité par Emmanuel Macron, cet étudiant a parcouru 12 000 kilomètres depuis Bordeaux avec son « Pass Rail »
Eexactement 12 447 kilomètres parcourus en 145 heures, soit six jours, et ce, en à peine un mois. Marcel Roblin, 21 ans, originaire de Pau, a passé un peu de temps en train cet été. Muni de sa seule patience et de son Pass Rail, acheté 50 euros, cet étudiant en sciences de l’information et de la communication à l’université Bordeaux Montaigne a passé tout le mois de juillet à sillonner la France en empruntant le réseau ferroviaire. Prenant ainsi…
EExactement 12 447 kilomètres parcourus en 145 heures, soit six jours, et ce, en à peine un mois. Marcel Roblin, 21 ans, originaire de Pau, a passé un peu de temps dans le train cet été. Muni de sa seule patience et de son Pass Rail, acheté 50 euros, cet étudiant en sciences de l’information et de la communication à l’université Bordeaux Montaigne a passé tout le mois de juillet à sillonner la France en utilisant le réseau ferroviaire. Prenant ainsi au mot ce nouveau système financé par l’État et les Régions qui permet aux jeunes de voyager « sans limite » entre les 1euh Le 31 juillet et le 31 août pour le seul coût du « pass » initial – chaque billet, pour chaque trajet, est alors facturé zéro euro (1). « Je devais avoir un petit job d’été ce mois-ci, mais à la dernière minute, c’est tombé à l’eau », explique-t-il. « Alors pour ne rien faire et avoir vraiment l’impression d’être en vacances, j’ai pris le Pass et j’en ai profité. » Marcel a calculé : il a économisé 1 268,30 euros.
D’ouest en est
Au total, il a visité 33 villes, principalement dans le sud du pays, mettant le pied dans le Sud-Est à plusieurs reprises : Montpellier, Cannes ou Monaco… Il se souvient aussi de la visite des arènes de Nîmes. Pour les trajets plus longs, il a dû s’armer de patience, empruntant surtout parfois des itinéraires un peu tortueux : parti de Bordeaux pour visiter Marseille, il a dû passer par Dax pour se rendre à Paris, le faisant redescendre vers la Cité phocéenne. Tout cela en quatorze heures et en ne dormant que dans des Intercités de nuit, sans toutefois prendre la couchette supplémentaire.
« La plupart du temps, mon plaisir était de regarder par la fenêtre »
Mais rien qui ne l’effraie. Avec de la musique dans les oreilles, ou simplement bercé par le rythme du train, il préfère contempler le paysage pendant des heures. « Je me suis rarement ennuyé, peut-être lors des derniers voyages, mais la plupart du temps, mon plaisir était de regarder par la fenêtre. J’ai pu longer toute la côte en Provence ou même apercevoir de loin le fort Boyard en me rendant à La Rochelle. »
Des voyages longs, mais surtout courts. Pour éviter des frais supplémentaires, Marcel privilégiait les voyages où il pouvait faire des allers-retours dans la même journée, en partant de Bordeaux le matin et en revenant le soir. Il pouvait ainsi découvrir La Réole, ville qu’il ne faisait habituellement que traverser, ou Saintes, avec son amphithéâtre gallo-romain. « Je m’y préparais vraiment à l’avance lorsque je voulais aller dans le Sud-Est, mais pour les « petits » voyages dans la région, je le faisais à la dernière minute, la veille au soir ou le matin même. »
Félicité par le Président
Avec les 59 trains qu’il a empruntés durant son voyage, ses a priori sur la SNCF se sont quelque peu envolés. Peu de problèmes, ni trop de retards : « Une fois, je suis resté bloqué une heure et demie à cause d’une branche tombée sur les voies à Montauban, mais franchement, je m’attendais à pire. »
Petite surprise, le président de la République Emmanuel Macron a même eu un mot pour lui sur X (ex-Twitter) : « Bravo Marcel, quel parcours ! » Logique, sachant que Macron lui-même avait présenté cette offre en septembre 2023, au prix d’un long bras de fer avec certaines collectivités et à défaut de proposer ce forfait toute l’année et hors du pays, comme c’est le cas en Allemagne. « Je ne m’attendais pas du tout à ça ! Quand j’ai vu la notification, j’ai cru que c’était un faux compte », sourit Marcel. Qui pourrait réitérer cette expérience l’année prochaine, et pourquoi pas à l’étranger. « Mais il faudrait qu’il y ait le même système. » Si le président lit ceci…
(1) Pour les 16-27 ans, sur TER et Intercités, pas sur TGV ni Ouigo, ni sur le réseau francilien.