(BFM Bourse) – Le titre de l’opérateur de jeux d’argent a chuté significativement à la Bourse de Paris ce jeudi alors que l’exécutif planche sur une augmentation des prélèvements sur le produit brut des jeux de différents types d’activités.
Le calendrier n’est pas forcément joyeux pour FDJ. Alors que l’entreprise vient de changer de dimension en finalisant, ce jeudi, le rachat de Kindred, propriétaire d’Unibet, une nouvelle menace a fait chuter le cours de son action.
Vers 10h45, l’action FDJ abandonnait 7,2% à la Bourse de Paris, affichant la plus forte baisse du SBF 120.
Un analyste a lié la baisse du titre à des articles de presse faisant état d’une augmentation des taxes sur les jeux de hasard. « Il faut savoir que FDJ paie déjà des impôts élevés. Les prélèvements représentent environ 20% des mises collectées par le groupe et 65% des recettes brutes des jeux, ce qui fait que l’entreprise verse au total 4,2 milliards d’euros à l’Etat », souligne cet intermédiaire.
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Plus de 4 milliards d’euros de déductions pour FDJ
En 2023, FDJ a collecté 21,2 milliards d’euros de mises auprès des joueurs. Mais ce chiffre ne correspond absolument pas à son chiffre d’affaires.
Sur ce chiffre de 21,2 milliards d’euros, le groupe restitue 14,5 milliards d’euros de gains aux joueurs. Cela laisse 6,7 milliards d’euros de « produit brut des jeux ». Ensuite, l’entreprise remet effectivement 4,2 milliards d’euros de prélèvements publics. Les 2,5 milliards d’euros restants correspondent aux revenus nets des jeux FDJ. En ajoutant à ce revenu net des jeux d’autres activités hors jeux (140 millions d’euros), on arrive au chiffre d’affaires de la FDJ.
FDJ explique, dans son document d’enregistrement universel, que les prélèvements publics sont concernés de différentes manières. Sur la loterie par exemple, les prélèvements publics représentent 65% du produit brut des jeux, dont 5,1% alloués à l’Agence nationale du sport, 6,2% au CSG, 2,2% à la CRDS et 54,5% à l’Etat général. budget.
Sur les paris hippiques, 50,9 % des recettes brutes des jeux sont affectées aux prélèvements publics, un chiffre qui s’élève à 41,1 % pour les paris sportifs en point de vente et à 54,9 % pour les paris sportifs en ligne.
Pour compliquer encore la situation, la fiscalité du poker en ligne est basée sur les mises et non sur les revenus bruts des jeux.
Vers une augmentation du taux de CSG
Selon Les Echos, le gouvernement envisage de modifier les cotisations sociales sur différents jeux de hasard (casinos, paris sportifs, loteries, poker en ligne) afin de dégager 500 millions de recettes supplémentaires pour les branches « famille » et « maladie » de la Sécurité sociale. . Cette mesure figurerait dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) attendu la semaine prochaine en Conseil des ministres.
Selon le quotidien, le projet du gouvernement prévoit d’augmenter différents taux d’imposition. Celle de la CSG prélevée sur le produit brut des jeux de loterie et de casino augmenterait de 6,2% à 8,2% ou 9,2% tandis que celle des paris hippiques augmenterait de quatre à cinq points de pourcentage. Par ailleurs, l’exécutif envisagerait une nouvelle taxe sur les dépenses publicitaires du secteur.
L’exécutif mettrait en avant les risques d’addiction liés aux jeux de hasard pour justifier la mesure. Sur ce point, FDJ s’est fixé, dans son plan stratégique, un objectif de réduire la proportion d’acteurs « à risque ». En 2025, leur contribution aux revenus bruts des jeux doit être réduite à moins de 2 %.
Contacté par BFM Bourse, un porte-parole du ministre chargé du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, n’a fait aucun commentaire, évoquant la présentation des projets budgétaires pour 2025 la semaine prochaine. La FDJ, de son côté, n’a pas fait de commentaire.
Rappelons que les analystes se sont récemment montrés optimistes sur le titre FDJ. Deutsche Bank a décidé d’acheter début septembre et Bernstein a lancé sa couverture de « surperformance » en juillet. Les deux bureaux d’études apprécient particulièrement les qualités défensives de l’action et l’internationalisation du groupe permises par le rachat de Kindred.
FDJ a également annoncé ce jeudi soir le succès de son offre publique d’achat (OPA) sur ce groupe suédois, propriétaire d’Unibet pour un montant de 2,5 milliards d’euros. FDJ détient plus de 90% du capital de la société, seuil nécessaire pour radier la société. L’offre sera également prolongée jusqu’au 18 octobre pour permettre aux actionnaires de Kindred qui n’ont pas encore apporté leurs actions de le faire.
Bernstein a également relativisé la menace d’un verdict défavorable de la Commission européenne, ouverte en 2021 sur les droits exclusifs accordés par le gouvernement français à FDJ dans le cadre de sa privatisation.
Le marché craignait que le groupe paie un supplément de prix important, Citi évoquant un chiffre de 1,5 milliard d’euros en 2022. Bernstein a estimé que, en supposant que la Commission européenne exige effectivement un supplément de prix, la facture ne dépasserait pas 368 millions d’euros.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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