Faut-il se méfier de ce moyen de paiement en plein essor ?

Pour s’autoriser des dépenses supplémentaires sans se mettre dans le rouge, de nombreux Français ont recours au paiement fractionné. A l’approche des fêtes de fin d’année, alors que les dépenses augmentent, le paiement échelonné séduit les consommateurs durement touchés par l’inflation. Selon une étude, 28 % des Français envisagent d’acheter leurs cadeaux en trois ou quatre fois gratuitement cette année. Ce chiffre s’élève à 43 % chez les moins de 35 ans. Mais acheter maintenant et payer plus tard présente plusieurs dangers. D’autant que la pratique n’est encore aujourd’hui pas réglementée par la loi, donnant lieu à des dérapages.
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Premièrement, les clients l’utilisent de plus en plus pour de petites quantités. Aux yeux de la loi, il ne s’agit pas d’un crédit à la consommation car le paiement s’étale sur moins de trois mois. Il est donc très simple d’accès et deux clics suffisent pour s’offrir un ordinateur à 900 euros avec un premier versement immédiat de 300 euros, un autre versement le mois prochain et le dernier deux mois plus tard. Mieux vaut être raisonnable pour être sûr de respecter tous les délais.
Problème : ces organismes de crédit ou sociétés spécialisées comme Sofinco, Onay, Alma ou Klarna ne font pas très attention aux clients qui paient en trois ou quatre fois. Dans 90 % des cas, les demandes sont validées, révèle le journaliste de BFMTV Frédéric Bianchi dans le podcast La question Éco. Pour les consommateurs, souvent les plus fragiles financièrement, le risque de perdre le contrôle de leurs dépenses est effectivement réel.
Le paiement fractionné, un véritable déclencheur d’achat
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cette facilité de paiement n’est pas proposée par les enseignes mais par les organismes de crédit. Sans vraiment le savoir, le consommateur devient ainsi créancier de Sofinco, Onay ou Alma. Ces organismes facturent ce service aux commerçants entre 1 et 3,8 % du montant total et, en général, les magasins ne répercutent pas ces frais sur le magasin. La raison ? Le paiement fractionné présente l’avantage d’augmenter le panier moyen du client, ce qui est bénéfique pour les vendeurs.
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Selon un porte-parole d’Oney interrogé en 2021 par l’UFC-Que Choisir, le paiement en plusieurs fois serait un déclencheur d’achat pour plus de sept Français sur dix. En raison du vide juridique régissant cette nouvelle forme de crédit à la consommation, le montant des pénalités diffère selon les établissements financiers en cas de retard de paiement. Il oscille généralement entre 8 et 15 % du total. Pour un ordinateur coûtant 900 euros, la somme à ajouter en cas de difficultés n’est pas anodine.
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