Ce samedi, amis des mots, nous parlons affaires. Ou plutôt business au singulier : affaires au pluriel est affaires, ou commerce, pour parler français, ou des vêtements, comme dans « ne touchez pas à mes affaires », ou encore des affaires publiques, comme dans « affaires étrangères ». Mais aujourd’hui, j’aimerais vous parler plus spécifiquement de l’expression « avoir des affaires/faire » ; cela génère une erreur que je remarque fréquemment car il y a deux manières d’écrire la chose.
Quel est le bon ?, demandez-vous. Les deux ! Ah et bien pour une fois, c’est simple ! Euh non, ne rêve pas. Ces expressions, avoir des affaires et devoir faire, sont des homophones, elles se prononcent de la même manière, mais comme on l’a vu, ce ne sont pas des homographes, elles s’écrivent différemment, mais surtout, elles s’utilisent différemment, car elles ne n’a pas la même signification.
Ce qui est curieux, c’est ce que j’ai découvert chez ma chère Dictionnaire historique de la langue française : affaire en un seul mot est pourtant un dérivé, originaire du verbe faire !
Eh oui. Une entreprise, à l’origine, c’est ce qui est « à faire ». En plus, on a d’abord dit « une entreprise »au masculin, au XIIe siècle, puis les deux genres ont été utilisés aux XVIe et XVIIe siècles, avant que le terme ne se stabilise au féminin.
« Une » affaire, au masculin !
Pour l’anecdote, en français québécois, une liaison est une petite chose, un gadget, n’importe quelle chose, et on entend, selon le dictionnaire d’Alain Rey, « Qu’est-ce qu’il y a ? », là où en France on dirait « C’est quoi le problème ? » « un peu d’importance » étant synonyme de « un peu ». Et pour revenir en France, et notre faute sur l’expression « avoir des affaires » ?
Ah oui, alors là, le dictionnaire en ligne Larousse.fr l’explique très bien dans son onglet « difficultés » à l’entrée métier : il faut « bien distinguer ces deux expressions. « Traiter avec » c’est « trouver quelque chose devant soi »comme dans : « Si tu reviens avec un zéro encore dans la dictée, tu auras affaire à moi » ou dans « il a dû s’occuper du réalisateur » signifiant « c’est le réalisateur qu’il a rencontré ») ou dans « nous avons traiter d’un cas rare (c’est à dire « on se retrouve en présence d’un cas rare »). traiter de deux F et d’un mot, suivi de to.
Pour ce qui est de « devoir faire » quelque chose, c’est être obligé de faire quelque chose, comme dans « J’ai beaucoup à faire, j’ai beaucoup à faire » et même « Je dois faire » tout simplement, synonyme de « Je suis occupé ». Voilà, amis des mots, vous savez tout de cette affaire. Maintenant, si vous faites cette erreur, vous… vous occuperez de moi ! Un accord en un mot, bien sûr.