Fashion Week de Paris : les Amazones de Dior, les femmes en Yves chez Saint Laurent : Actualités
Dior a prolongé sa gloire olympique en alignant une collection athlétique pour son défilé printemps/été 2025 mardi, tandis que Saint Laurent a ramené Paris en 1985 avec des mini « Yves » ultra-réalistes.
Grandes et élancées, perdues derrière les iconiques lunettes carrées, leurs corps enveloppés d’un chic impeccable dans un tissu précieux : une armée de femmes en Yves, version années 1980, défilait rue de Bellechasse.
Un look pour lequel « la sophistication doit cohabiter avec l’instinct », explique le créateur Anthony Vaccarello dans sa note.
Un costume d’homme ample gris et beige, avec une veste en cuir camel, pièce phare de la marque, la femme de cette collection n’est plus en transparence nue comme la dernière, mais comme dans une armure androgyne, qui lui donne confiance.
Le défilé était exceptionnellement organisé au siège de la maison de couture avec au premier rang des stars telles que Lenny Kravitz et Beatrice Dalle, Catherine Deneuve et Kate Moss, Charlotte Gainsbourg et Carla Bruni et Virginie Efira.
Ici, il n’est pas question de starlettes ou de « muses parfaites et séduisantes » mais de quelque chose de sombre, plein de contradictions et de défauts, explique la note.
– Asymétrie –
Chez Dior, les femmes veulent aussi être à l’aise et surtout pas précieuses.
Le fil conducteur de ce défilé était la figure de l’Amazone, hommage à la robe du même nom dessinée par Christian Dior en 1951 et figure mythologique de femme puissante.
Les robes, chemisiers et hauts dénudent une épaule et couvrent l’autre.
L’asymétrie devient la règle, apportant une touche très années 2000 qui plaira aux plus jeunes, car cette tendance est forte depuis 2020.
Les vêtements de sport se déclinent en maillots, bombers de moto et pantalons parachutes, sanglés et zippés de manière très élaborée.
La directrice artistique des lignes féminines, Maria Grazia Chiuri, dit vouloir « résumer le sens du vêtement, comme si chaque modèle pouvait parler et révéler le travail qui précède la construction de chaque pièce ».
Le résultat est une collection résolument graphique qui joue sur le contraste entre le noir et le blanc.
Le logo « Miss Dior », de plus en plus omniprésent dans les créations de la marque, se révèle exagérément central, étiré à l’extrême jusqu’à former presque une série de lignes.
Certaines robes de soirée à l’esprit plus précieux apparaissent en voile ou en perles de couleur chair, comme un voile « nude » inspiré lui aussi de la figure des Amazones, une tribu de femmes au fonctionnement matriarcal.
A noter également la disparition du talon par des cuissardes plates et souples.
Dior bénéficie d’une plateforme inégalée lors des Jeux olympiques de Paris cet été, sa maison mère LVMH étant partenaire majeur de l’événement.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Céline Dion a fait son grand retour à la chanson dans une robe Dior aux perles scintillantes, tandis que Lady Gaga était enveloppée d’une tenue noire et rose à l’esprit cabaret et Aya Nakamura d’une mini-robe dorée à l’esthétique « J’adore » (un parfum de la marque).
– Tutti Frutti chez Germanier –
Pour prolonger le moment, Chiuri avait demandé à l’artiste SAGG Napoli, une artiste qui utilise le tir à l’arc dans son travail, de se produire dans l’espace de spectacle mardi.
Au premier rang, la « Première Dame » de France Brigitte Macron, les actrices Natalie Portman et Rosamund Pike, Les chanteuses Aya Nakamura, Yseult et Jisoo l’ont regardée avec émerveillement vider son carquois.
Mais ces prouesses ne font pas oublier au géant du luxe le ralentissement mondial inexorable.
Le jeune créateur Kévin Germanier, aperçu aux JO, a continué les festivités avec une collection comme toujours très colorée et perlée dans un esprit « cocktail stick » rafraîchissant et toujours réalisée à partir de matières upcyclées.
« L’humour et le sens de la différence sont importants dans ce métier », insiste le créateur, rappelant qu’il « réalise des robes avec des plumes et des paillettes ».
publié le 24 septembre à 23h14, AFP