FAIT DU SOIR Pollution de l’eau, moustiques… Cet arbre miraculeux qui pourrait bien sauver la peau de la Camargue !
Alors que ces derniers mois, le Gard et la Camargue ont été l’objet de nombreux épisodes de pollution des eaux, le moringa, un arbre venu d’Asie, pourrait résoudre tous les problèmes en purifiant l’eau du Gard et en s’attaquant au problème des moustiques.
En Camargue, des voix s’étaient élevées en avril contre la décision du ministère de l’Agriculture d’autoriser exceptionnellement, sous le titre d’« urgence phytosanitaire », la pulvérisation d’Avanza, un herbicide hautement toxique sur certaines rizières. Un fait révélé le 27 mars par le journaliste Hugo Clément, relayé ensuite par Bernard Poujol, ancien riziculteur.
Christelle Aillet, maire des Saintes-Maries-de-la-Mer, expliquait sur sa page Facebook fin mars sa « incompréhension » et son « consternation » face à l’autorisation spéciale de mise sur le marché du pesticide.
La guerre de l’eau n’aura pas lieu
Si les scientifiques s’accordent à dire que l’eau sur Terre ne peut pas disparaître, c’est l’eau potable qui est menacée d’extinction dans le monde. Quid de la Camargue, arrosée par le Rhône et même le Gard ? Octobre 2023. Le sud de Lyon est touché par une pollution aux Pfas, ces substances chimiques dangereuses et très persistantes. Des habitants et des organisations non gouvernementales (ONG) ont porté plainte contre le groupe chimique Arkema, accusé de contaminer le Rhône avec des polluants éternels. Plus de 220 000 personnes auraient été touchées.
Que penser de la découverte de tous ces polluants charriés vers le Rhône, qui irrigue le Gard et la Camargue ? via le petit Rhône et le canal du Rhône à Sète ?
Les PFAS dans l’eau potable
A Salindres (30), en février 2024, l’association Générations Futures a révélé des niveaux de contamination aux Pfa exceptionnellement élevés, notamment pour l’acide trifluoroacétique (TFA) et l’acide triflique côté Gard. Selon l’association, les niveaux de TFA » 36 à 38 fois supérieur à la norme européenne applicable aux composés perfluorés » s’est retrouvé dans l’eau potable des communes de Boucoiran et de Moussac, à la limite du Gard.
Le 24 avril, Nestlé Waters avait annoncé que plusieurs lots de bouteilles d’eau Perrier avaient été détruits par précaution (2 millions de bouteilles selon le journal Le Monde). Le groupe, propriétaire de la célèbre eau de source située à Vergèze, avait constaté « une déviation microbiologique ponctuelle suite à de très fortes pluies liées à un événement récent de type méditerranéen dans le Gard » avait-il indiqué. Le 14 juin, le géant agroalimentaire suisse expliquait dans un communiqué que la production de bouteilles de 1 litre de Perrier était temporairement arrêtée pour maintenance, tandis que le journal Le monde a affirmé que la production était « suspendu pour désinfection « .
Avanza, retour vers le futur ?
Cerise sur le gâteau, l’autorisation spéciale, au titre d' »urgence phytosanitaire », une nouvelle fois accordée par le ministère de l’Agriculture aux riziculteurs de Camargue pour utiliser cet herbicide jugé toxique (15 mars-15 juillet), révélée le 27 mars par le journaliste Hugo Clément.
Bernard Poujol, le riziculteur camarguais à la retraite qui utilisait les canards comme désherbant, est lui aussi indigné. « Dans les instructions d’application du produit, il est écrit en gras qu’il est très toxique pour les organismes aquatiques »prévient l’agriculteur. De plus, selon lui, les eaux résiduelles des rizières sont presque toutes rejetées dans le Petit Rhône, qui alimente les habitants des Saintes-Marie-de-la-Mer en eau potable.
En attendant que les pouvoirs publics prennent conscience de la situation, les amoureux de la Camargue s’organisent. Il y a 18 mois, Bernard Poujol lançait une initiative visant à inscrire la Camargue au patrimoine mondial de l’UNESCO, une démarche qui pourrait permettre de protéger ce delta sauvage. En raison de ses prises de position contre l’utilisation de la molécule Avanza, il a été contraint de démissionner de la présidence de l’association Camargue à l’UNESCO.
Il poursuit son combat, celui de ceux qui aiment la Camargue. Et aujourd’hui, un consultant international, Georges Senot, pense avoir découvert la solution miracle.
Le Moringa, un arbre miracle ?
Selon Georges Senot, un arbre pourrait purifier l’eau et guérir tous les maux de la Camargue. Les PFA, les pesticides, les Polychlorobiphényles (PCB), les métaux lourds, et même les moustiques ! Le Moringa. Selon lui, cet arbre d’origine indienne, sous forme de graine ou d’arbre, élimine tous les polluants contenus dans l’eau douce, dont tous les PFA, PCB, E.coli…
Les graines de Moringa peuvent être utilisées comme floculant pour les impuretés de l’eau. « Cela agit comme un aimant et tout tombe au fond. Ensuite, on drague et on brûle le tout dans la cimenterie. »explique le consultant. Le pétrole extrait pourrait même être utilisé comme carburant. « Je suis prêt à prendre l’eau du Gange, à y mettre du moringa et à boire l’eau, c’est mieux que l’Evian »assure Georges Senot.
Une protéine recueille des impuretés
Dans le cadre d’un projet mené par l’Université d’Uppsala, des scientifiques de plusieurs pays ont étudié comment un extrait de graines de moringa pourrait être utilisé pour purifier l’eau. Une protéine présente dans les graines se lie aux impuretés, les forçant à s’agréger pour que les amas puissent être séparés de l’eau.
Georges Senot est persuadé que le moringa oleifera pourrait aussi être un remède contre la famine. En Afrique, certains orphelinats en ont fait leur produit phare : la renutrition traditionnelle coûte cher, et le moringa apporte les protéines et les minéraux nécessaires.
Selon le consultant international, utilisé comme insecticide, le moringa serait enfin une alternative à l’agent utilisé pour la lutte contre les moustiques en Camargue.
Étude sur les bienfaits du Moringa
L’étude publiée dans la revue Colloids and Surfaces a permis de franchir une étape supplémentaire vers l’optimisation du processus de purification de l’eau. Des chercheurs d’Uppsala et des collègues de Lund ainsi que de Namibie, du Botswana, de France et des États-Unis ont étudié la structure microscopique des agrégats formés avec la protéine. Les résultats montrent que les amas de matériaux (flocs) produits avec la protéine sont beaucoup plus compacts que ceux formés avec des agents floculants classiques. Cela est parfait pour la purification de l’eau car ces flocs sont plus faciles à séparer.