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« Faire ressembler le Titanic à un bateau de pêche » : un rapport met en garde contre les nouveaux navires de croisière

La taille des navires de croisière a plus que doublé depuis 2000, souligne la Fédération européenne des transports et de l’environnement (T&E).
Leur nombre a été multiplié par vingt en 50 ans.
Ils sont aujourd’hui exonérés de nombreuses taxes, alors que leurs émissions de gaz à effet de serre explosent.

« Les navires de croisière d’aujourd’hui font passer le Titanic pour un petit bateau de pêche. Jusqu’où ces géants peuvent-ils aller ? »s’interroge la Fédération européenne des transports et de l’environnement (T&E). Dans un rapport, elle met en avant l’ascension fulgurante de ces « Cruisezillas », immenses paquebots de plaisance, dont certains peuvent désormais transporter plus de 7 000 passagers.

Depuis 2000, leur taille a plus que doublé. Et en un peu plus de 50 ans, leur nombre est passé de 21 à 515. À ce rythme, en 2050, ils pourraient peser 345 000 tonnes et accueillir 11 000 passagers. Ils seraient alors huit fois plus gros que le célèbre Titanic.

« La croissance rapide des croisières et l’augmentation de la taille des navires de croisière ont un coût environnemental important »rapporte T&E, qui appelle les entreprises du secteur « investir dans les technologies vertes pour réduire leur impact sur la planète et la pollution atmosphérique locale. »

De plus en plus attaquée en raison de ses émissions de CO2, une partie de la flotte navigue désormais au gaz naturel liquéfié (38%). Mais cela libère du méthane, un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO2. A tel point que les navires qui optent pour cette solution ont un impact encore plus important sur le climat, alerte le rapport.

Un marché exonéré de nombreuses taxes

« La seule solution verte et évolutive pour décarboner les activités maritimes », ce sont « carburants synthétiques »« Nous sommes très heureux de voir que le passage aux carburants synthétiques représentera bientôt un avantage financier pour les entreprises : en 2030, naviguer uniquement avec des carburants fossiles coûtera 13 % plus cher. En 2050, ce sera peut-être 80 % plus cher. Cela est dû à l’introduction progressive de diverses politiques européennes pénalisant l’utilisation des carburants les plus polluants. »

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Pour l’heure, le marché des croisières est exempté de taxes sur le carburant, mais aussi de la plupart des taxes à la consommation et de l’impôt sur les sociétés. Selon T&E, l’instauration d’une taxe de 50 euros sur les billets de croisière générerait 1,6 milliard d’euros dans le monde, dont 410 millions en Europe. « Cela pourrait fournir un financement crucial pour le climat »le rapport exhorte.


Isabelle MISSIAEN

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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