Faire du golf de Bordeaux « l’un des plus éco-responsables de France », le défi ambitieux de la mairie verte
Dans le cadre du cahier des charges de la future délégation de service public, la municipalité de Bordeaux souhaite parvenir à réduire de deux ou trois la consommation d’eau du golf.
Le Figaro Bordeaux
Pour que le « green » d’un golf affiche sa belle couleur verte éponyme, il lui faut de l’eau, beaucoup d’eau. Une consommation qui pose de plus en plus de questions, au vu du changement climatique, de la raréfaction de cette ressource essentielle et des sécheresses. La mairie écologiste de Bordeaux s’est récemment saisie du renouvellement de la délégation de service public (DSP) du golf municipal de Bordeaux-Lac pour élaborer un cahier des charges ambitieux, visant à diviser par deux la consommation d’eau du golf tout en développant la pratique sportive.
« Nous avons un très beau parcours de golf »« C’est un choix qui s’impose », souligne d’emblée le socialiste Mathieu Hazouard, adjoint au maire en charge des sports et des relations avec les associations et clubs sportifs. Créé en 1976, le golf de Bordeaux est géré par Bluegreen depuis 2010, mais la ville est propriétaire du foncier et de l’ensemble des équipements. La ville doit donc réaliser les investissements pour son entretien, ce qui lui permet de fixer des objectifs concrets au futur délégataire. Alors que les 15 ans de la DSP arrivent à leur terme en 2025, la municipalité a décidé de la renouveler – plutôt que de reprendre le golf – en y ajoutant des obligations et des recommandations.
Réduisez de moitié ou de tiers votre consommation d’eau
« Notre objectif est d’obtenir le niveau or du label biodiversité de la Fédération Française de Golf, qui est celui qui a le plus d’impact et le plus engageant »explique l’élu. Les golfs ayant obtenu cette certification ou étant en passe de l’obtenir se comptent désormais sur les doigts d’une main. La consommation d’eau du golf (75 000 m³ par an, soit l’équivalent de trente piscines olympiques) devra être divisée par deux, voire par trois. « C’est l’objectif prioritaire que nous nous sommes fixé. »explique Mathieu Hazouard. Pour y parvenir, plusieurs pistes sont envisagées, comme la récupération des eaux de pluie ou des eaux usées et l’amélioration des techniques d’arrosage.
Des mesures concrètes devront également être prises pour agir en faveur de la biodiversité, notamment la création d’aires protégées dans certaines zones du golf. Les berges des différents lacs seront également aménagées et des nichoirs pour oiseaux seront installés. Des installations peu coûteuses pour mettre en place « une cohabitation équilibrée » entre sportifs, faune et flore. Le golf de Bordeaux-Lac est également situé en bordure de la réserve écologique des Barails, un espace de 156 hectares dont environ la moitié est fermée au public pour permettre le développement de la biodiversité.
Ouvrir la pratique du golf au plus grand nombre
En plus de vouloir faire ce golf « l’un des plus éco-responsables de France »la mairie de Bordeaux travaille également à le rendre plus accessible au plus grand nombre. « On a souvent cette image d’Epinal de golfs réservés seulement à une partie de la population, mais à Bordeaux nous avons l’un des golfs avec les prix les moins chers de France »se souvient Mathieu Hazouard. Certains élèves des écoles publiques y sont régulièrement envoyés. « Nous avons demandé que cela soit renforcé. »
La mairie souhaite rendre le golf accessible aux personnes handicapées, car « C’est un pilier de la politique sportive de Bordeaux »ainsi qu’aux personnes issues des quartiers prioritaires. La ville de Bordeaux souhaite également promouvoir le sport féminin, déficitaire par rapport au sport masculin. « Le sport est un bien-être, une ouverture, une citoyenneté et un lien social »insiste Mathieu Hazouard. En plus d’adapter cet espace sportif aux enjeux environnementaux actuels, la majorité entend donc tirer profit de cette « équipement unique », dont elle est propriétaire, pour donner à un large public l’envie d’apprendre le swing. « Nous sommes en phase avec notre époque et c’est aussi une époque sportive »conclut l’élu bordelais.
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