faire cotiser les retraités, un débat très sensible
Le débat sur le gel des augmentations des pensions de retraite continue de prendre de l’ampleur. Très inflammable politiquement, le sujet sera l’un des enjeux de l’examen en commission des affaires sociales du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) qui a débuté lundi 21 octobre au soir, à l’Assemblée nationale.
Le gouvernement entend faire contribuer les retraités au redressement des finances publiques. Il envisageait ainsi de reporter de six mois, au 1euh Juillet 2025, la hausse des retraites prévue au 1er juilleteuh Janvier. Un report qui concerne quelque 14 millions de personnes et qui devrait permettre d’économiser, selon Bercy, de l’ordre de 4 milliards d’euros.
La décision du gouvernement a cependant provoqué un tollé de la part de tous les partis politiques et a particulièrement fragilisé l’équilibre du « bloc central ». Du président des députés Les Républicains (LR), Laurent Wauquiez, au président « insoumis » de la commission des finances, Eric Coquerel, en passant par le député Renaissance du Nord et ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et le président des députés Rassemblement national ( RN), Marine Le Pen, tout le monde ou presque conteste l’idée de demander aux retraités de faire un effort. Pas question de toucher une catégorie de la population qui se rend beaucoup aux urnes à chaque élection.
Face à cette opposition généralisée, le gouvernement laisse entendre qu’un changement est possible, afin de protéger les retraités les plus modestes. « Nous pouvons à la fois opérer ce changement et protéger les petites retraites »a assuré le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, lundi, à 20 heures sur France 2, ajoutant que « le minimum vieillesse sera significativement revalorisé à 1euh Janvier « quoi qu’il arrive. « Nous allons avoir une discussion pour qu’on puisse avoir un seuil qui puisse être protégé » d’une perte de six mois de revalorisation, a-t-il expliqué, laissant ouverte la discussion sur le montant : « Est-ce que c’est 1 200 euros, 1 400 euros, j’ai entendu 1 600, il faut avoir ce débat. »
De nombreux amendements
À Matignon, nous sommes également ouverts aux ajustements. « Nous observons avec les parlementaires ; comment ajuster cet effort et mieux protéger les plus petites retraites ? »a indiqué le Premier ministre Michel Barnier dans un entretien à Journal du dimanche (JDD), le 20 octobre. De son côté, le président Horizons de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Frédéric Valletoux, propose même « que les retraites les plus importantes aient une année blanche en 2025 ». « Je ne veux pas de ça »a répondu Laurent Saint-Martin lundi soir.
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