La possible faillite du géant de la vaisselle en plastique Tupperware suscite l’incertitude chez certains conseillers québécois de l’entreprise, qui commencent à envisager d’autres options pour remplacer cette source de revenus.
Tupperware a connu une baisse significative de ses ventes au cours des derniers trimestres. Selon Bloomberg et Reuters, l’entreprise aurait accumulé des dettes de plus de 950 millions de dollars canadiens.
« Je suis un peu surprise de cette situation », confie Julie Fortier, conseillère depuis deux ans. « Pour l’instant, on ne sait pas s’ils vont être rachetés, s’ils vont changer de nom ou s’ils vont retourner en bourse. »
« C’est particulier parce que ça se passe encore bien dans plusieurs pays. »
La mère de trois enfants n’a pas l’intention d’attendre que le ciel lui tombe sur la tête pour élaborer un plan B.
« Cela me fait mal au cœur de perdre cette source de revenus, mais il existe d’autres entreprises comme celle-ci », ajoute M.moi Fortier. Je vais peut-être me tourner vers un autre produit.
« Je vais profiter de mes prochaines séances de vente pour tâter le terrain auprès d’autres entreprises. Je préfère anticiper plutôt que d’attendre qu’il soit trop tard. »
Marie-Eve Beaurivage garde toujours espoir que Tupperwear trouvera une issue à son marasme financier.
Photo fournie par Marie-Ève Beaurivage
De son côté, Marie-Ève Beaurivage est moins pessimiste et croit toujours que Tupperware saura sortir la tête de l’eau.
« On a entendu dire à plusieurs reprises que l’entreprise allait faire faillite, mais cela n’a pas eu lieu », raconte l’infirmière à temps plein.
Des résultats catastrophiques
Fondée en 1946 par le chimiste Earl Tupper, les actions de la société ont chuté de 15,8% lundi pour clôturer à 43 cents.
Face à cette situation, les dirigeants de Tupperware n’ont eu d’autre choix que d’envisager de placer leur entreprise sous protection judiciaire après avoir consulté des conseillers juridiques et financiers.
Par ailleurs, des négociations sont en cours depuis plusieurs mois entre Tupperware et ses créanciers. Au printemps dernier, les dirigeants avaient émis des doutes sur la capacité de l’entreprise à poursuivre ses activités.
La popularité de ces plats en plastique aurait fortement chuté ces dernières années, malgré un regain d’intérêt soudain pendant la pandémie. Et la raison est simple : les familles ont commencé à cuisiner davantage avec le confinement.
Tour non effectué
Les deux conseillers québécois estiment que leurs collègues américains ne se sont pas adaptés à la réalité de leur marché.
« Ils n’ont pas fait le virage des médias sociaux lorsque la pandémie a frappé, explique Julie Fortier. Pendant deux ans, ils n’ont pratiquement rien vendu parce qu’ils ont insisté pour organiser des événements en personne. »
« Ici, on ne le fait plus parce que ce n’est plus ce que les clients demandent. Je n’ai jamais eu de demandes pour faire une soirée Tupperware comme on en avait l’habitude. »
Dans les années 1950, aux débuts de Tupperware, cette pratique était utilisée pour vendre de la vaisselle pendant que les femmes se réunissaient à la maison. C’est ainsi que l’entreprise a pris son essor, mais elle n’a clairement pas réussi à se réinventer pour la réalité de 2024.
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