Face aux soupçons d’influence russe au Parlement européen, Bardella nie l’implication d’élus du RN
ÉLECTIONS EUROPÉENNES – C’est une affaire qui sème le doute à quelques semaines du vote continental. Une semaine après la mise au jour d’un réseau d’influence russe récemment accusé d’avoir payé des députés européens pour relayer la propagande du Kremlin, le président du RN Jordan Bardella a affirmé, ce jeudi 4 avril, que « personne n’a été élu » de son parti « n’a pas été approché » par la Russie.
Élections européennes : Bardella, Glucksmann, Hayer, Aubry… Ce qu’ils ont voté sur la Russie ces 5 dernières années
Dans un contexte où la proximité entre le Rassemblement national et Moscou a été mise à mal par la guerre en Ukraine, » nous devons lutter contre toutes les formes d’ingérence, à commencer par l’ingérence russe », a déclaré sur France 2 la tête de liste du parti lepéniste pour les élections européennes de juin. Et de souligner que « dans cette affaire complètement rocambolesque, des parlementaires sont accusés d’avoir répondu à des journalistes accrédités par le Parlement européen « .
Pour rappel, le scandale est survenu une semaine plus tôt après l’annonce par les services de renseignement tchèques du démantèlement d’un réseau financé par Moscou, qui diffusait via le site de la propagande pro-russe sur l’Ukraine. Voix de l’Europe.
Scandale au Parlement européen
Le Premier ministre belge, Alexander de Croo, a immédiatement accusé Moscou d’avoir « contacté des députés européens, mais également payé pour promouvoir la propagande russe « .
L’affaire a très vite pris une tournure politique, à seulement deux mois des élections européennes et dans une institution bruxelloise déjà ébranlée depuis décembre 2022 par le soi-disant « Qatargate », autour de soupçons de corruption d’élus impliquant le Qatar et le Maroc. Un parlementaire de l’AfD, le parti d’extrême droite allemand partenaire du RN à Strasbourg, a notamment été invité à s’expliquer sur les sommes perçues.
Les dirigeants des groupes écologistes et libéraux au Parlement européen ont demandé l’ouverture d’une enquête interne. La chef de file du groupe Renew et tête de liste macroniste au scrutin du 9 juin, Valérie Hayer, a notamment estimé que « Les électeurs doivent savoir si les députés européens ou les candidats travaillent avec le soutien de la Russie ou de ses mandataires. « .
La manipulation de l’information, une arme pour Moscou
» Je tiens à souligner que ces parlementaires qui s’y sont rendus, qui ont été interviewés par Voix de l’Europetous appartiennent à l’extrême droite européenne, allemande et française », a de son côté assuré l’eurodéputée Renew Nathalie Loiseau, sans citer de noms.
Interrogé sur les accusations portées par la Russie sur la possible implication de la France et plus largement des alliés de l’Ukraine dans l’attaque de Moscou, Emmanuel Macron a également rappelé ce jeudi à quel point la propagande fait partie des outils utilisés par le Kremlin. » La manipulation de l’information fait partie de l’arsenal, si je puis dire, de la guerre telle qu’elle est utilisée aujourd’hui par la Russie. », a déclaré le chef de l’Etat en marge d’un déplacement sur le thème des Jeux olympiques.
Alors que son parti, et notamment certains membres, sont régulièrement accusés de complaisance voire de complicité avec Moscou, Jordan Bardella a profité de son apparition sur France 2 pour tenter une nouvelle fois de marquer ses distances avec la Russie, affirmant qu’elle « représente une menace multidimensionnelle pour l’Europe et remet en cause les intérêts français, que ce soit en Europe ou en Afrique « .
Voir aussi sur HuffPost :
Cette enquête du « Washington Post » sur la Russie gâche les célébrations du Rassemblement national
Européennes 2024 : Attaqué contre la Russie, le Rassemblement national tente une réponse (très) bancale