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Face au sort des détenus palestiniens, le Shin Bet admet une « violation des conventions internationales »

L'activiste israélien Oneg Ben Dror, membre de Médecins pour les droits de l'homme (au centre), lors d'une manifestation devant la base militaire de Sde Teiman à Beer Sheva, en Israël, le 20 avril 2024.

Les violences infligées aux Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, dont le nombre atteint 21 000 « une capacité standard de 14 500 places »sont devenues si courantes que même le Shin Bet, le service de renseignement intérieur de l’État hébreu, s’en inquiète. Le sujet a fait l’objet d’une lettre adressée fin juin par le chef de cette agence, Ronen Bar, au bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Dans cette lettre, publiée le 2 juillet par le quotidien Yediot AharonotM. Bar atteste de la « Détérioration significative des conditions de détention des Palestiniens », en particulier les rapports « coups, insultes, traitements dégradants et menaces. »

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Ce ne sont pas ces pratiques en elles-mêmes qui inquiètent le chef du Shin Bet, mais leurs répercussions potentielles sur les relations d’Israël avec ses alliés occidentaux. « Cette crise a des implications stratégiques négatives, notamment en termes de légitimité internationale pour poursuivre la guerre à Gaza, l’une des principales préoccupations étant un éventuel arrêt du commerce de matériel de défense avec les pays occidentaux. »écrit M. Bar. Ce dernier rapporte dans sa lettre que certains des partenaires d’Israël ont « a émis des allégations concernant le traitement des détenus »en ajoutant que« Israël a du mal à les repousser, dont certaines sont tout à fait fondées. ».

« Le comportement d’Israël peut être considéré comme un crime international et une violation des conventions internationales »Le chef du Shin Bet, qui évoque notamment la Convention contre la torture, avertit. Il dit craindre que ce type de comportement puisse exposer les responsables israéliens à des poursuites devant les tribunaux internationaux. M. Bar conseille au Premier ministre Netanyahou de remédier à cette situation.  » crise « aux raisons de« Cela menace les relations internationales d’Israël et sa capacité à atteindre ses objectifs de guerre. » à Gaza.

M. Bar met également en garde contre les effets de cette surpopulation carcérale sur la capacité des autorités à procéder à davantage d’arrestations et d’interrogatoires, et soulève le danger de« une bombe à retardement » dans les prisons.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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