Face au risque des virus grippaux, l’Anses recommande « une plus grande vigilance »
La grippe porcine est une maladie respiratoire virale, très contagieuse et courante dans les élevages porcins français.
Pour éviter la transmission entre animaux et humains, voire entre humains, de virus grippaux liés à la grippe porcine, l’Anses recommande jeudi « une plus grande vigilance » en France, avec plusieurs mesures pour réduire le risque. La grippe porcine représente « une menace pour la santé animale et humaine »note l’agence sanitaire, qui a publié un rapport évaluant les risques liés à la transmission entre espèces. Cette maladie respiratoire virale, très contagieuse et courante dans les élevages porcins français, est généralement bénigne mais peut s’aggraver ou se répéter dans un élevage, « entraînant des problèmes de santé et des pertes économiques importantes ».
Les porcs peuvent être infectés par les virus de la grippe porcine, mais aussi par les virus de la grippe humaine ou aviaire. Cette co-infection peut faciliter l’émergence de nouveaux virus combinant les gènes de virus grippaux d’origines différentes, au risque de devenir plus virulents ou de se transmettre plus facilement à d’autres espèces. Des cas de transmission de ces virus à l’homme ont été mis en évidence dans plusieurs pays et pour la première fois en France en 2021 chez un éleveur en Bretagne, rappelle l’Anses, sollicitée par le gouvernement après cet épisode.
Renforcer la surveillance des virus grippaux chez le porc et chez l’homme
Dans les élevages porcins, « les porcs vivants, en particulier les jeunes truies, constituent la source d’introduction la plus importante » du virus grippal de type A, estime l’agence, qui recommande le dépistage des animaux avant leurs déplacements entre élevages, mais aussi entre régions et pays ou continents. Parce que, « Une fois que les virus de la grippe sont introduits dans la production animale, ils sont particulièrement persistants, compte tenu notamment des modèles actuels d’élevage intensif »souligne l’Anses. Comme « Les humains constituent également une source très importante d’introduction des virus de la grippe »l’agence recommande, entre autres, de suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé pour la vaccination contre la grippe saisonnière pour les personnes travaillant dans les élevages porcins. Même si le risque de transmission interhumaine des virus porcins est pris en compte «faible avec les virus qui circulent actuellement»L’Anses appelle à « renforcer la surveillance des virus grippaux chez le porc et chez l’homme ».
Cela passe notamment par la poursuite et l’amélioration des collaborations et des échanges d’informations entre toutes les parties prenantes, scientifiques et professionnels. L’agence suggère en outre d’envisager une éventuelle extension à la grippe porcine du protocole de surveillance active de la grippe aviaire, afin de détecter précocement les cas de transmission animal-humain.« La mise en place d’un réseau de surveillance est donc nécessaire pour identifier le plus tôt possible l’émergence de nouveaux virus grippaux de type A susceptibles d’être transmis à l’homme et leur capacité à déclencher une transmission interhumaine »selon l’Anses.