Face au greenwashing, la gauche s’oppose à l’aménagement écologique

Trois textes liés à l’écologie, la même philosophie libérale : simplifier et encore simplifier. Comme pour les factures du nucléaire et des énergies renouvelables, la Macronie entend faire tomber de nouvelles « barrières » normatif et administratif pour verdir l’industrie. Une ligne rouge pour la gauche. « Si c’est un texte de simplification et de défiscalisation sans contrepartie, c’est sans nous », met en garde le communiste Sébastien Jumel.
Au sein de Nupes, tout le monde critique le manque d’ambition de ce plan dit « industrie verte », à l’instar de l’insoumis Matthias Tavel : « Il promeut l’économie de marché en espérant des bénéfices verts. Dans le macronisme vert, le problème n’est pas la couleur mais le macronisme. »
« Nous faisons une loi sur mesure pour les 200 patrons reçus par Macron à Versailles. »
Pourquoi est-ce un texte de réduction ? « C’est une réaction tardive aux dispositions américaines et chinoises, en faisant partie des systèmes européens », assure Gérard Leseul. Le chef du PS le voit « théories du ruissellement du recyclage ». Et Sébastien Jumel ajoute : « Nous faisons une loi sur mesure pour les 200 patrons reçus par Macron à Versailles. »
« Ce plan ne remet pas en cause nos besoins dans le cadre des limites planétaires, il reste fixé sur une politique de l’offre et non de la demande, attaque Charles Fournier (EELV). Le Code de l’environnement n’est pas un obstacle à démêler. Il faut partir des besoins des territoires. » Elle est rejointe par l’association Réseau Action Climat, qui rappelle que la mise en place d’industries vertes, dont la définition est d’ailleurs absente, « ne doit pas se faire au détriment de la qualité des consultations publiques et du droit de l’environnement ».
Six mesures majeures pour une « réindustrialisation sociale et écologique »
A l’inverse, les différentes composantes des Nupes, toutes reçues par les ministres Bruno Le Maire et Roland Lescure à l’exception des communistes dont le rendez-vous n’est pas encore fixé, plaident pour un aménagement écologique. Elle passe par de nombreuses mesures structurantes nous obligeant à repenser le modèle de production. « Il vaut mieux fabriquer des batteries ici que de les importer, mais il faut faire attention de ne pas se mettre entre les mains de capitaux étrangers », explique Matthias Tavel. D’où la proposition de Sébastien Jumel : «Mettre en place des protections aux frontières sur le dumping social et environnemental et intégrer l’empreinte carbone du transport des produits manufacturés dans les critères. »
Dans un communiqué, le PCF a proposé six grandes mesures pour un « réindustrialisation sociale et écologique », dont le conditionnement des aides aux entreprises ou un plan de financement bancaire à taux zéro pour les projets vertueux.
Le socialiste Gérard Leseul défend également les conditions sociales et environnementales du crédit d’impôt et l’écologiste Charles Fournier prône une réflexion dépassant le seul cadre de la décarbonation de l’industrie pour « en prenant en compte toutes les dimensions écologiques, comme l’utilisation de l’eau ou la préservation de la biodiversité ». Mais, pour l’instant, le gouvernement ne semble pas prêt à écouter la gauche.
Grb2