La marque Sniffy recommande désormais de consommer le produit par voie orale. Le ministère de la Santé a demandé lundi à l’Union européenne de suspendre la commercialisation des produits vendus sous forme de poudre à renifler.
L’entreprise marseillaise, qui commercialise la poudre légale à consommer par voie nasale Sniffy, fait marche arrière. Face à l’émoi médiatique récent et aux positions claires du gouvernement au sujet de cette poudre blanche présentée comme « énergétique », la société Power Factory a annoncé dans un communiqué publié ce mercredi 5 juin qu’elle renonçait au « commercialisation du complément alimentaire par inhalation au bénéfice d’une simple consommation orale ». Cela fait suite à un arrêté pris par le ministère de la Santé lundi 3 juin demandant à l’Union européenne de suspendre la commercialisation des produits vendus sous forme de poudre à renifler.
Ce produit, vendu près de 15 euros sur Internet et dans certains bureaux de tabac, a été repéré mi-mai par l’association Addiction France. Si la composition de ce « complément alimentaire » est tout à fait légale, c’est le mode de consommation qui inquiète particulièrement : cette poudre, qui devait à l’origine être inhalée par le nez, cible directement les jeunes et nourrit le parallèle avec la cocaïne. L’entreprise ne l’a pas caché dans son premier slogan « Une poudre blanche qu’on inhale par le nez ? Bien que cela puisse suggérer un plaisir interdit, cela est tout à fait conforme à la loi. Puis son deuxième : « Pas de confusion, Sniffy est légal ».
Confusion avec la consommation de drogues
La société a depuis supprimé toutes les photos et vidéos faisant référence à l’inhalation intranasale. Une tentative pour contourner une éventuelle suspension de la commercialisation de leur produit ? Dans son arrêté pris lundi, le ministère de la Santé vise directement les produits vendus sous forme de poudre destinés à être consommés par le nez. Un produit qui maintient, selon le ministère, « une confusion avec la consommation de stupéfiants ».
« Les autorités françaises ont été confrontées ces derniers jours à une médiatisation importante et inattendue de ces produits, qui a largement interpellé tant le grand public que les acteurs de santé sur la dangerosité de ces produits en raison de leur voie d’absorption, notamment par leur ont revendiqué une similitude avec l’usage de stupéfiants, mais aussi un intérêt accru pour des produits jusqu’alors peu connus du public, d’une manière qui n’était pas prévisible. est-ce toujours écrit dans le décret.
Le ministère précise que ce texte suspend la commercialisation de ces produits, à titre gratuit ou payant, pour une durée d’un an.
Lire aussiLe snus, ce tabac à chiquer qui fait fureur dans les lycées, est-il dangereux ?
Cette poudre, fabriquée dans un laboratoire marseillais, contient essentiellement des acides aminés (arginine, créatine, alanine, citrulline, taurine), du sucre (maltodextrine), mais aussi de la caféine, substance naturellement présente dans certaines plantes, qui agit comme un stimulant. Derrière cette entreprise se trouvent deux entrepreneurs marseillais, Mathieu Norton et Jonathan Dery. Selon les informations de France 3 région, les deux partenaires n’en sont pas à leur premier produit controversé. Ils avaient déjà créé une société baptisée Highbuy, un grossiste spécialisé dans le CBD et les puffs, que le gouvernement voulait interdire en 2023.