Face à Tyson Fury, Alexandre Usyk « ne doit pas rester au milieu »
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Face à Tyson Fury, Alexandre Usyk « ne doit pas rester au milieu »

Face à Tyson Fury, Alexandre Usyk « ne doit pas rester au milieu »

« Ce combat me rappelle le mien contre Muhammad Ali en 1974, quand il m’avait surpris en me battant. Contre lui, j’aurais pu me contenter de gagner chaque round, mais je n’avais qu’une seule idée en tête, l’éliminer, comme Fury l’a fait aujourd’hui. C’est ça le problème, assommer. quelqu’un qui ne l’a jamais été. Ils me le diront, Usyk n’est pas grand, mais les meilleurs poids lourds de l’histoire ne l’étaient pas. À 1,91 m, il fait la même taille qu’Ali ! Fury est allé plusieurs fois sur le tapis (cinq fois depuis 2018). Il a été brutalisé. C’est le bon moment pour le prendre. »

L’ancien champion du monde des poids lourds George Foreman (75 ans), interrogé par le site Boxingscene, manie désormais mieux l’art de la contre-attaque avec des mots que sur le ring lors du légendaire Rumble dans la jungle contre Ali. « Big George » voit donc ce soir « le petit Oleksandr » grand comme une maison.

Un Français connaît particulièrement bien Usyk : John Dovi. Entraîneur de l’équipe nationale jusqu’aux JO de Tokyo, il l’a découvert en 2008, année où l’Ukrainien était quart de finaliste aux Jeux en -91 kg, puis champion d’Europe en -81 kg.

« On pourrait penser qu’en montant dans la catégorie il aurait changé de style, mais non, Dovi explique. Il a toujours le même aspect, mobile, se déplaçant latéralement. C’est un style très particulier, un peu comme celui de l’Américain Evander Holyfield, lui aussi ancien mi-lourd passé chez les mi-lourds, puis les lourds. On a du mal à toucher Usyk car il passe à gauche, à droite, part, revient. Face à Fury, il doit entrer et sortir, se retourner, et surtout ne pas rester dans l’axe du bras avant de l’Anglais. Usyk doit faire un travail latéral, pas rester à l’écart. De cette façon, il pourra le battre. »

« À quelques exceptions près, si deux gars ont les mêmes compétences techniques, le plus gros combattant gagne »

Lennox Lewis, dernier champion du monde incontesté

« Bien sûr, Usyk aura un déficit de puissance, reprend Dovi, qui commentera la bagarre dans un bar de Paris (18e), dans le cadre de son association Boxing Social Club. Mais il l’avait déjà chez les mi-lourds. Lorsqu’il gagne par KO, c’est grâce à sa rapidité. Et un déficit de taille. Anthony Joshua, qu’il a battu deux fois, mesure 1,98 m, mais Joshua ne savait pas comment se « salir ». Il le respectait trop. Ce ne sera pas le cas pour Fury. Il est rusé, sait s’accrocher, ce qui risque forcément de perturber Usyk. Fury sait utiliser sa taille. »

Depuis que l’Ukrainien est passé chez les lourds en 2019, sa victoire la plus difficile a été aux points contre un homme plus petit que lui, l’Anglais Derek Chisora ​​​​(octobre 2020, à Wembley), 1,87 m.  » En le percutant, il a perturbé Usyk, alors que Joshua, je le répète, avait voulu jouer au technicien, explique Dovi. C’est pourquoi, même si de plus en plus de gens pensent qu’Usyk va gagner, je vois Fury… »

Un avis partagé par le dernier champion du monde incontesté, l’Anglais Lennox Lewis, présent à Riyad (tout comme Holyfield) : « Usyk a un bon mouvement et enchaîne bien ses coups, mais il fait face à un gars de 2,06 m difficile à toucher. Et si vous ratez vos tirs, il vous fait payer. Je dis toujours que, à quelques exceptions près, si deux gars ont les mêmes compétences techniques, le plus gros combattant gagne, car il peut imposer sa taille à son adversaire. »

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