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face à l’élection de Bassirou Diomaye Faye, la France veut éviter la rupture

Le nouveau président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye (au centre), au palais présidentiel de Dakar, le 28 mars 2024.

L’appel d’Emmanuel Macron, vendredi 29 mars, au tout nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a duré une bonne demi-heure et a permis une discussion « très positif », a souligné l’Elysée. Alors que M. Diomaye Faye doit être investi mardi 2 avril à Dakar, le chef de l’Etat français a informé celui qui est passé d’opposant incarcéré à président élu en quelques jours de son mandat. « volonté de poursuivre et d’intensifier le partenariat entre le Sénégal et la France ».

Le 25 mars, au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle où l’ancien inspecteur des impôts et des successions de 44 ans a fait sensation en l’emportant avec plus de 54% des voix, Emmanuel Macron a félicité Bassirou Diomaye Faye dans un message sur le réseau social « heureux de travailler avec lui ».

Après des semaines de crise politique déclenchée par le report des élections décidé par le président sortant Macky Sall, nous saluons aujourd’hui à l’Elysée un vote présenté comme un exemple de vitalité démocratique dans une région où, depuis trois ans, les coups d’État se succèdent. les uns les autres – au Mali, au Burkina Faso, en Guinée, au Niger – obligeant les soldats français à quitter le Sahel. Même si, comme l’exige le nouveau pouvoir de Dakar, un rééquilibrage est nécessaire, Paris souhaite maintenir des relations apaisées avec Dakar.

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En France, Bassirou Diomaye Faye est moins connu que son mentor, Ousmane Sonko, qu’il a remplacé comme candidat du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef) car ce dernier n’a pas pu se présenter. Mais le programme se définissant comme souverainiste, porté par les deux hommes, n’est pas un mystère.

Quant à la personnalité d’Ousmane Sonko, elle inquiète moins que par le passé. Egalement ancien inspecteur des impôts et des successions, l’opposant, arrivé troisième à l’élection présidentielle de 2019, est depuis longtemps l’une des voix les plus critiques en Afrique de l’Ouest à l’égard de l’ancienne puissance coloniale.  » C’est l’heure, a-t-il déclaré en juillet 2021 lors d’une conférence de presse à Dakar, que la France lève son genou de notre cou. Sept siècles de misère causée par la traite des êtres humains, la colonisation et la néocolonisation suffisent. Il est temps que la France nous laisse tranquille. »

La nécessité de préparer l’avenir

A l’époque, le maire de Ziguinchor était en pleine tourmente judiciaire, poursuivi dans une affaire de viol dénoncée par son camp comme un complot du pouvoir pour l’exclure de la présidentielle. Son arrestation, en mars 2021, avait provoqué des émeutes au cours desquelles quatorze personnes avaient été tuées, dont certaines à balles réelles tirées par les forces de sécurité. Plusieurs marques françaises avaient été pillées et vandalisées. Paris est alors accusé de soutenir la répression. « Si un jour Pastef arrive au pouvoir, il faudra faire nos valises »confiait, inquiet à ce moment-là, un diplomate français à un ambassadeur étranger.

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Cammile Bussière

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