TÉMOIGNAGES – Depuis lundi, les habitants de Nouméa et des environs vivent dans la peur d’être pris pour cible par des émeutiers qui ont incendié des maisons, pillé et saccagé des magasins.
La nuit est tombée sur Nouméa. Des camions blindés de la gendarmerie défilent dans les rues de la capitale calédonienne, mercredi 15 mai, sous les applaudissements des habitants. « Ils vont au front pour nous, c’est notre façon de les soutenir », salue Méréhi*, un habitant du sud de l’île, zone encore épargnée par les émeutes qui ravagent l’archipel français du Pacifique depuis lundi. L’état d’urgence a dû être décrété par Emmanuel Macron pour réintégrer « l’ordre républicain ». Au moment où nous écrivons ces lignes, quatre personnes sont mortes dans les affrontements, dont un gendarme. De nombreux Calédoniens n’ont pas peur d’en parler « guerre civile ».
Comme Méréhi et ses voisins, de nombreux Calédoniens ont dressé des barricades dans chaque quartier de l’île avant une nouvelle nuit très redoutée. « Certains ont amené des machettes pour se défendre », raconte la jeune femme de 25 ans, qui affirme n’avoir jamais assisté à de tels événements. Car face à eux, les indépendantistes kanak