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Face à la polémique, l’Éducation nationale fait marche arrière

Nicole Belloubet, le 24 avril 2024, à Paris.
LUDOVIC MARIN / AFP

Dans des courriels envoyés aux chefs d’établissement, le ministère a annoncé suspendre temporairement l’accès au logiciel de paiement des heures supplémentaires, pour répondre à un objectif d’économies.

Fausse alarme. Contrairement à ce qui avait été annoncé, les économies budgétaires décidées par Bercy n’auront finalement aucune conséquence sur les dispositifs d’aide aux étudiants pour l’année civile 2024. Plusieurs chefs d’établissement avaient en effet été prévenus par un simple courrier électronique de suspension temporaire de l’accès à leurs logiciels qui est utilisé pour déclencher le paiement des heures supplémentaires (HSE) et des indemnités pour missions spéciales.

« Conformément à la priorité accordée à l’Éducation nationale par le gouvernement, le Premier ministre et le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ont souhaité que les établissements scolaires continuent à avoir les moyens de mener à bien leurs missions »j’ai enfin appris Let le Figaro avec l’entourage de la ministre Nicole Belloubet. « En conséquence, le ministre de l’Éducation nationale a donné des instructions pour que, dès demain, les académies récupèrent les ressources budgétaires initialement notifiées afin de poursuivre l’attribution des heures supplémentaires dans les établissements ».

Dans l’e-mail d’origine, cela Le Figaro a pu consulter, le ministère de l’Éducation nationale a évoqué un « objectif de réduction du déficit public » après l’annulation du budget de l’Etat de 10 milliards d’euros pour 2024. Il a donc annoncé « des mesures visant à réduire les heures supplémentaires allouées » et, par conséquent, un réajustement des dotations HSE qui avaient été allouées aux établissements. Selon des sources syndicales, des coupes à hauteur de 100 millions d’euros avaient été envisagées, rapportent nos confrères des Échos.

Quelques heures seulement après son envoi, les syndicats et les chefs d’établissement font entendre leur colère. « C’est un problème de chiffres, mais surtout de méthode »je me suis énervé avec du Figaro Bruno Bobkiewicz, proviseur à la Cité Buffon à Paris et secrétaire général du principal syndicat des chefs d’établissement, SNPDEN. « Nous piétinons notre autonomie, en termes de fonctionnement. Si on nous avait dit qu’il y avait des économies à faire, des collègues auraient regardé, cela aurait pu être un échange raisonnable. il a insisté. Et d’ajouter : « Le problème fondamental est le « stop and go » permanent. Il y a eu le Pacte des Professeurs, les devoirs faits et toutes ces mesures qui coûtent une fortune, puis tout d’un coup, il y a des flashbacks. Finalement, « c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, elle vient après un certain nombre d’éléments qui ont bouleversé la profession »» a décidé le représentant syndical.

Cammile Bussière

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