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Le rappeur originaire du Val-d’Oise fait partie de la vingtaine d’artistes qui s’affichent sur le morceau anti-RN. Au micro de franceinfo, il évoque son engagement contre l’extrême droite.
« La chanson est décrite comme de la haine envers la RN… Mais c’est une haine mutuelle ! Surtout quand je vois comment les gens se comportent depuis cette chanson » : Bien connu des fans de hip-hop pour ses punchlines XXL et ses rimes toujours bien placées depuis une vingtaine d’années, Seth Gueko est aujourd’hui au cœur d’une polémique.
Depuis la publication sur Youtube, lundi 1er juillet au soir, au lendemain du premier tour de élections législatives marquées par la nouvelle poussée du Rassemblement national, le titre anti-RN « Ne passe pas » on en parle beaucoup.
Ainsi, une grande partie de la droite française dénonce des propos violents envers les dirigeants politiques – Jordan Bardella dénonçant «Punchlines incisives : appels au meurtre, misogynie violente, antisémitisme grossier et théories du complot » – , quand la gauche, dirigée par le Nouveau Front Populaire, assure n’avoir rien demandé aux artistes et semble un peu gênée par ce morceau de 9 minutes et 43 secondes.
« Entrons dans le vif du sujet !« , nous confie Seth Gueko en nous accueillant dans son fief de Pointoise, dans le Val-d’Oise, devant l’un de ses restaurants « Barlou Burger ». Et il décide tout de suite : il assume.
Le « Barlou » aux multiples tatouages en profite pour dénoncer les critiques formulées par une partie de la classe politique face aux insultes de certains rappeurs dans cette chanson : «C’est une chanson multigénérationnelle ! Parfois, il faut des mots chocs, des électrochocs… Les racistes peuvent parler d’une chanson avec haine, mais c’est tout ce qu’ils prônent : c’est l’hôpital qui se moque de la charité ! Et puis, c’est aussi une histoire de générations. Aujourd’hui, les jeunes sont un peu plus virulents et vivent les choses différemment. Par exemple, je ne souffre pas autant du profilage racial qu’un petit Arabe ou qu’un petit Noir. » souligne-t-il.
Avant de répondre directement à toutes les critiques : «Je ne suis pas là pour cracher sur le drapeau français. J’aime ma France. J’aime son vin, ses plateaux de fromages… J’aime la France dans sa diversité », il a souri.
« Ma génération est noire, blanche, arabe. Quand on allait manger chez les uns et les autres, c’était du partage. Malgré une certaine violence dans certaines paroles, il y a un message de paix qui est prôné. »
Seth Gueko nous montre ensuite un message raciste, surmonté d’une croix celtique, reçu sur son Instagram : «Les arbres sont vos maisons, la brousse est votre nation« . « Apparemment, c’est un gars qui m’écoute depuis des années. Et il est déçu car il découvre que je suis contre le RN !il rit. Mais ce sont mes mots depuis toujours. C’est étonnant de penser qu’il y a des mecs qui me suivaient sur les réseaux sociaux, qui devaient me trouver sympa, mais qui n’ont jamais écouté mes textes. On est dans la culture du vide ! C’est ça qui est effrayant… «
Sous sa veste en jean, on devine sa carrure impressionnante : «Je suis le dernier d’une famille de chasseurs skinheads. J’ai grandi avec les punks, l’anarchie. Je ne sais pas ce qu’ils attendaient d’un gars avec un tatouage noir Bérurier sur la main ! On sera toujours contre, parce qu’on est noir, on est blanc, on est jaune et ensemble, on est de la dynamite.« , prône-t-il, en reprenant le fameux « Porcherie » du groupe Bérurier noir, devenu un hymne anti-Front national dans les années 1980.
Cette chanson est « imprimé dans mon ADN« , glisse-t-il. « Pour moi, pour les quartiers, Jean-Marie Le Pen était le diable des minorités, des juifs, des Français d’origines diverses… Aujourd’hui, c’est toujours impressionnant à quel point les « fachos » sont décomplexés. Avant, ils se cachaient derrière des pseudonymes, derrière des bulletins de vote et maintenant, ils se sentent hyper confiants. La France est devenue un vivier« , dénonce-t-il.
Et celui qui s’est fait connaître avec son « Pomme de terre de foire » des rires: « Voilà qui règle mes abonnés sur les réseaux sociaux ! Shalom, salam, bonjour à tous ceux qui partent. Bonne chance ! Vous vous êtes trompés de porte. Ce n’est pas parce que j’avais le crâne rasé et que j’étais blond aux yeux bleus que j’étais un skinhead. En fait, vous vous êtes trompés !
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