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La tétralogie de Fallot est une malformation cardiaque qui touche un nouveau-né sur 4 000, selon l’Inserm.
SANTÉ – Une découverte qui pourrait changer des vies. Des scientifiques de l’Inserm de Bordeaux ont mis au point une valve pulmonaire constituée de cellules humaines, et non animales ou synthétiques comme c’est le cas actuellement. Une innovation qui pourrait réduire considérablement les complications lors des opérations visant à traiter les maladies cardiaques chez les enfants, notamment la tétralogie de Fallot.
A base de collagène humain, ce nouveau dispositif a subi des phases de tests sur des animaux qui ont donné des résultats concluants pour le moment, peut-on lire dans une étude publiée ce mercredi 10 juillet dans Médecine translationnelle scientifique.
Éviter les complications lors d’une opération chirurgicale sur bébé
Cette valve pulmonaire de « nouvelle génération « serait particulièrement utile pour les interventions médicales liées à la tétralogie de Fallot, une malformation cardiaque touchant un nouveau-né sur 4 000, selon l’Inserm.
Cette condition, impossible à prévenir, » empêche le flux normal du sang vers les poumons, ce qui entraîne une diminution des niveaux d’oxygène dans le sang » les nourrissons concernés. Jusqu’à présent, seule une intervention chirurgicale permet de rétablir une circulation sanguine normale, en remplaçant la valve pulmonaire du bébé par une autre, fabriquée à partir de tissu animal traité chimiquement ou de membranes synthétiques en Téflon.
Le problème est qu’il s’agit d’une opération très lourde qui présente souvent des complications importantes (notamment en raison du rejet de la nouvelle valve par l’organisme), en plus de devoir être réalisée plusieurs fois au cours de la vie de l’enfant. Les nourrissons peuvent ainsi souffrir d’une réaction inflammatoire chronique, de caillots sanguins, de calcifications ou encore d’infections bactériennes, soulignent les chercheurs.
Un appareil encore en phase de test
Des complications qui pourraient être évitées grâce à une valve fabriquée à partir de cellules humaines, et notamment de feuillets de collagène, une protéine abondante qui soutient les tissus et les organes du corps humain. Le collagène a une « gros avantage « , selon l’Inserm, car il » ne varie pas d’une personne à l’autre » et n’est donc pas considéré comme un corps étranger.
« L’implantation de notre valve a permis de rétablir le sens du flux sanguin à travers les voies pulmonaires sans générer de fuite valvulaire »s’est réjoui Fabien Kawecki, directeur de recherche, à propos des tests sur les animaux.
Si les résultats sont pour l’instant concluants, le travail est loin d’être terminé. Le prochain objectif des chercheurs est de réussir à implanter la valve chez les animaux pendant des périodes plus longues, éventuellement pendant un an. Et ce n’est qu’après cela que les essais cliniques pourront commencer. « pourrait être considéré »précise l’Inserm. Il faudra donc encore patienter avant que les nourrissons puissent bénéficier de cette innovation.
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