Quel est votre sentiment au lendemain de ce Lorient – Clermont ?
C’est d’abord celui d’un énorme échec… Je pense que cela est ressenti par tous les supporters, les amoureux du club, le président lui-même et toute la direction. En tant que maire, j’ai une pensée pour les salariés du club, tous ceux qui le font vivre au quotidien et tous les amoureux de Lorient.
Comment expliquez-vous cette relégation ?
Mon état d’esprit est comme une gueule de bois, mais je dois me ressaisir. Ce qui m’impacte, c’est de savoir quel est le projet sportif du club à court et moyen terme. J’ai eu une conversation importante avec le président au cours des dernières 24 heures. Ce qui est sûr c’est que le cadre sportif me semble posé, l’ambition sportive reste intacte. L’ambition est de reconstruire pour se remettre sur les rails. Ce que j’ai dit à un moment donné, dans la relation avec le club, c’est qu’il est important d’avoir un contact au quotidien : c’était le directeur général (Arnaud Tanguy, NDLR) et dans la relation entre le club et la ville, son évincement. C’était un moment difficile.
Vous dites que l’échange avec Loïc Féry vous a rassuré. Mais quel impact pourrait avoir la descente du club en Ligue 2 sur la rénovation du Moustoir ?
Nous sommes sur un projet en plusieurs phases. En phase 1, les travaux de l’espace sportif urbain – nous ne toucherons pas au parking des abonnés – débuteront fin 2024. Ensuite, viendra la tribune d’honneur. Nous sommes sur un projet entre 16 et 21 M€ selon les options. J’entends bien ceux qui disent que, puisque nous sommes en déclin, il faut remettre en question le projet. Il faut cependant reconstruire ce stand puisqu’il n’est plus aux normes. Nous voulons un stand qui nous permette de finir le stade architecturalement, qui soit en harmonie, nous sommes dans un environnement urbain. La première phase de rénovation du stade sera achevée.
La descente en Ligue 2 pourrait-elle être l’occasion d’accélérer les travaux ?
Cela aurait pu, car nous aurons une tribune de 4 500 places indisponible pendant seize mois, mais nous sommes légalement tenus de respecter la loi sur l’eau. Il faut avoir une étude sur quatre saisons avec une étude de l’impact du projet sur l’état initial. Le calendrier est une déconstruction de la plateforme fin 2025, début 2026.
Avez-vous eu des assurances du club quant à sa participation financière ?
Les discussions sont en cours. Se pose la question de la participation du club à l’aménagement de ce stand. Soit c’est une participation directe au plan de financement, ce que je souhaite puisque cela nous permettrait de bénéficier de subventions des collectivités. A défaut la Ville livre une tribune vide et le club prendra les dispositions nécessaires. D’une manière ou d’une autre, le club le financera.
Laurent Abergel a été extraordinaire par son intensité, son envie et sa solidarité dimanche. C’était peut-être son dernier match avec un club auquel il est fortement attaché. La Ville compte-t-elle l’honorer ?
Je ne me prononce pas sur les questions sportives mais dans le projet sportif, il faut encore – si on s’en est éloigné – qu’on revienne aux valeurs sportives lorientaises qui font la force du club. Et surtout qu’on a des joueurs de ce type qui sont l’ADN de Lorient. Il incarne véritablement les valeurs Merlus. J’espère qu’il n’est pas parti, le public lui a montré son attachement et on aimerait qu’il participe, en tant qu’homme de base, à la reconstruction et pourquoi pas au retour.
Il y a quelqu’un comme Vincent Le Goff, qui a arrêté en cours de saison, c’est pareil, il incarne l’esprit Merlus. Si nous faisions quelque chose pour Abergel, il faudrait impliquer Le Goff. C’est sur ces hommes qu’il faudra davantage compter à l’avenir plutôt que sur des mercenaires.
La rencontre a été rythmée, avant et après le match, par la violence de certains supporters…
S’il y a eu des dégâts, nous ferons comme d’habitude, soit intervenir, soit déposer une plainte. Je peux comprendre la colère, mais elle ne doit jamais dégénérer en violence. Ce qu’on a acquis sur ces trois années en Ligue 1, c’est une expérience spectateur qu’on n’a pas connue à Lorient. Ce type d’incident contrecarre cela et je le condamne évidemment. Cette violence dans le football corrompt notre sport et ce n’est pas bon.
Quelles seront les conséquences de cette relégation pour la ville d’un point de vue financier ainsi qu’en termes d’image ?
On sait que la présence du club en Ligue 1 est l’assurance d’une meilleure fréquentation. Ce sont des gens qui vont venir dans les bars et restaurants de la ville, c’est animé. Cela générera évidemment moins de revenus. Sur 20 dernières saisons, cela fait quinze ans en Ligue 1 : chaque week-end le nom de Lorient revient. C’est une forme d’ambition que nous portons : Lorient, présent parmi les 18 clubs de football d’élite, c’est l’ambition d’une ville. C’est dommage.
Comment voyez-vous la saison prochaine ?
Je suis convaincu que la descente en Ligue 2 ne devrait pas avoir trop d’impact sur la fréquentation du Moustoir. Aujourd’hui le public vient pour l’ambiance, pour soutenir son équipe et pas forcément pour voir les stars du championnat. Il y a un attachement au club. Après cela dépend tellement de l’aléa sportif…