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Fabrice Leggeri, numéro 3 du RN aux européennes, visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité

Fabrice Leggeri, numéro 3 du RN aux européennes, visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité
Fabrice Leggeri (à gauche), député du Rassemblement national (RN) et ancien patron de l'agence Frontex, avec le président du RN, Jordan Bardella, lors d'une visite à un poste frontière entre la France et l'Italie, le 19 février 2024, à Menton (Alpes-Maritimes).

Le numéro trois de la liste du Rassemblement national (RN) aux élections européennes, Fabrice Leggeri, fait l’objet d’une plainte pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de crime de torture. Selon nos informations, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et l’association de défense des migrants Utopia 56 ont déposé mardi 23 avril une plainte avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.

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Cette action en justice vise celui qui est aujourd’hui candidat RN au Parlement européen et ancien directeur de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, de 2015 à 2022. Les plaignants accusent l’ancien haut fonctionnaire européen – désormais mis en congé du Ministère de l’Intérieur, son administration d’origine – d’avoir participé, soit en les facilitant, soit en les couvrant, au refoulement de bateaux de migrants par les autorités grecques vers la Turquie ainsi qu’aux interceptions par les garde-côtes libyens de bateaux de migrants tentant de rejoindre l’Italie.

Ces faits ont « a facilité la commission de crimes contre l’humanité et de crimes de torture contre des migrants, par les autorités grecques et libyennes », estime l’avocat Emmanuel Daoud, qui défend les associations. Sollicité, Fabrice Leggeri dénonce « allégations incorrectes » dans « manœuvres politiques » pour « discréditer la liste RN ».

Les mouvements migratoires irréguliers à travers la Méditerranée ont alimenté une crise politique au sein de l’Union européenne depuis une décennie. En 2015, année record, plus d’un million de migrants ont atteint le continent par la mer. Pour renforcer les contrôles à ses frontières extérieures, l’Union européenne a considérablement augmenté les moyens de l’agence Frontex au fil des années, dont le budget est passé de 143 à 845 millions d’euros, entre 2015 et 2023.

Des répressions « violentes et systématiques »

Ce faisant, Fabrice Leggeri aurait dirigé « une politique délibérée et illégale de rejet des migrants, dénonce le président de la LDH, Patrick Baudouin. Il y a aussi une concordance de pensée et d’action entre ses fonctions de directeur exécutif chez Frontex et son positionnement politique actuel dans le cadre de la liste RN pour les élections européennes..

En déplacement de campagne à Perpignan samedi 20 avril, Fabrice Leggeri a encore fustigé « immigration incontrôlée aux frontières européennes » et a plaidé pour un examen des demandes d’asile « dans les consulats hors des pays européens » ou même pour « camps d’accueil de migrants » secouru en mer sur la rive sud de la Méditerranée.

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