Par
Marie Lemaistre
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Lundi 24 juin 2024, la police est intervenue l’un des barrages routiers tenus par les équipes du site ExxonMobil de Port-Jérôme-Seine (Seine-Maritime).
Le 11 avril, l’entreprise a annoncé l’arrêt définitif du vapocraqueur et de ses unités aval sur le site ainsi que la suppression de 677 postes directs et des milliers de postes indirects.
Selon Pierre-Antoine Auger, délégué syndical FO, l’intervention des policiers a eu lieu à vers midi et a permis de faire rentrer » six camions par la porte nord. « Une entreprise intervenante, sur ordre d’ExxonMobil, a enlevé les palettes et les pneus, qui faisaient office de barrages routiers sous le regard de la police. Il y avait trois voitures et la police avait les numéros des camions à amener. »
Toujours selon ce dernier, les camions qui ont pu passer avaient tous « des chargements de produits chimiques destinés à approvisionner la raffinerie. »
Les blocages du site d’ExxonMobil se sont intensifiés samedi
Gérés principalement par les personnels d’équipe et les représentants syndicaux, Force ouvrière (FO) et CGT, les barrières filtrantes et points de blocage sont en place depuis le mercredi 19 juin 2024. Si la police était déjà intervenue pour réguler la circulation, en revanche sur un point de contrôle, « c’est une première », affirme le syndicaliste.
Les actions se sont intensifiées ce week-end, comme l’ont annoncé les organisations représentatives du personnel. Depuis samedi, les expéditions de plastique pharmaceutique, principale production de l’unité de polypropylène (LPP), située à Lillebonne, sont également bloquées.
Désormais, presque toutes les entrées et sorties de camions sont interrompues à l’exception de la porte A, Site Seveso 2, où les barrages filtrants restent en place. Les voitures sont sensiblement ralenties mais continuent de rouler.
A travers ces actions, les organisations syndicales n’ont pas caché leur objectif : pénaliser l’approvisionnement de la branche pétrolière, sur laquelle repose une grande partie des bénéfices du groupe.
La direction explique l’intervention de la police
C’est exactement ce qui a conduit à cette intervention à midi, malgré déjà plusieurs jours de blocages. « L’approvisionnement en produits chimiques indispensables au bon fonctionnement de la raffinerie n’étant plus garanti, la direction a donc demandé ce matin l’appui des services de l’Etat et des forces de l’ordre pour retrouver les conditions indispensables au fonctionnement de la plateforme », a confirmé ce lundi la direction d’ExxonMobil. par email.
Trois véhicules de police
La direction avait déjà, on le rappelle, saisi la préfecture pour des réquisitions dès les premiers jours de grève. Grâce au soutien de la police ce lundi midi, « elle espère permettre la poursuite des activités et notamment celles de la raffinerie qui pourrait être affectée si l’accès n’est pas rétabli rapidement. »
Celui-ci, tout en évoquant l’impact que ces barrages ont également sur « la sécurité du personnel et des installations », réaffirme également 76actu « sa volonté de poursuivre un dialogue constructif avec l’ensemble des salariés et leurs représentants et espère que le calme et la concertation pourront rapidement reprendre leur place. »
Dans sa réaction à cette intervention de la police, le délégué syndical représentant FO reste laconique : « Tous les salariés ont reçu ce matin un mail du directeur disant qu’il y aurait un dialogue social constructif entre la direction et les représentants du personnel. Une heure plus tard, la police nous ont été envoyés. On voit bien où en est le dialogue social», déplore-t-il.
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