L’ancien président américain, candidat à l’élection présidentielle de novembre, s’est exprimé en toute franchise dans deux entretiens exclusifs avec le magazine.
Le magazine Time consacre l’essentiel de son dernier numéro à l’ancien président américain Donald Trump. Le titre est sobre : « S’il gagne ». Derrière une élégante couverture en noir et blanc, où pose un Donald Trump à l’air apaisé, les propos du candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre prochain n’en sont pas moins explosifs. Le magnat de l’immobilier a en effet accordé deux interviews exclusives à des journalistes de Tempsdans lequel il livre sans détour ce que serait un deuxième mandat de Trump : ce que le magazine décrit comme « une présidence impériale qui remodèlerait l’Amérique et son rôle dans le monde ».
Le journal résume en un paragraphe ce que serait une administration Trump 2 : « Pour mener à bien une opération d’expulsion visant à expulser du pays plus de 11 millions de personnes, Trump m’a dit qu’il serait prêt à construire des camps de détention pour migrants et à déployer l’armée américaine, tant à la frontière qu’à l’intérieur du pays. Cela permettrait aux États conservateurs de surveiller les grossesses des femmes et de poursuivre en justice celles qui violent l’interdiction de l’avortement. Il retiendrait, à sa discrétion personnelle, les fonds alloués par le Congrès, selon de hauts conseillers. Il serait prêt à licencier un procureur américain qui n’exécute pas son ordre de poursuivre quelqu’un, rompant ainsi avec une tradition d’application indépendante de la loi qui remonte à la fondation de l’Amérique. Il envisage de gracier chacun de ses partisans accusés de l’attaque du Capitole américain le 6 janvier 2021, dont plus de 800 ont plaidé coupable ou ont été reconnus coupables par un jury. Il pourrait ne pas venir en aide à un allié attaqué en Europe ou en Asie s’il estimait que ce pays ne payait pas suffisamment pour sa propre défense. Il viderait la fonction publique américaine, déploierait la Garde nationale dans les villes américaines comme bon lui semble, fermerait le bureau de préparation à la pandémie de la Maison Blanche et doterait son administration d’acolytes qui soutiennent sa fausse affirmation selon laquelle les élections de 2020 ont été volées.
Alors que plus de 20 États américains ont interdit totalement ou partiellement l’avortement depuis que la Cour suprême a abrogé l’arrêt « Roe v. Wade », qui a établi le droit constitutionnel à l’avortement, Trump affirme que ces politiques devraient être laissées aux seuls États libres de faire ce qu’ils veulent. , y compris le suivi des grossesses des femmes. « Je pense qu’ils pourraient le faire », il a dit. Lorsque le journaliste lui a demandé s’il serait à l’aise avec le fait que les États poursuivent les femmes qui ont avorté au-delà du délai légal, il a répondu : « Peu importe si je suis à l’aise ou non. Cela n’a absolument aucune importance, car ce sont les États qui prendront ces décisions.
Ce ne sont pas des civils. Ce sont des gens qui ne sont pas légalement dans notre pays. C’est une invasion de notre pays. »
Donald Trump
Sur l’immigration, Donald Trump ne cache pas son objectif : mettre en œuvre l’expulsion massive de plus de 11 millions de sans-papiers. Pour atteindre cet objectif sans précédent, il serait prêt à déployer l’armée américaine et la Garde nationale pour sécuriser la frontière et procéder à des ratissages massifs. Lorsque le journaliste souligne que l’armée américaine ne peut pas être déployée contre des civils, Trump rétorque : « Eh bien, ce ne sont pas des civils. Ce sont des gens qui ne sont pas légalement dans notre pays. C’est une invasion de notre pays. Une invasion comme aucun pays n’en a probablement jamais connue auparavant.
Quand le journaliste de Temps lui demande s’il a l’intention de « attaquer » à Biden s’il est réélu, Trump a répondu : « Cela dépend de ce qui se passe avec la Cour suprême. » Si les neuf juges du plus haut tribunal – dont trois ont été nommés par Trump – ne lui accordent pas l’immunité, estime-t-il, « Alors Biden, j’en suis sûr, sera poursuivi pour tous ses crimes, car il a commis de nombreux crimes. » Des propos qui font craindre au journal que Trump utilise la justice à des fins de vengeance personnelle.
Quand finalement le journaliste de Temps demande lui « Ne voyez-vous pas pourquoi de nombreux Américains considèrent ce discours sur la dictature comme contraire à nos principes les plus chers ? Donald Trump rejette d’emblée cette remarque : « Je pense que beaucoup de gens aiment ça »il insiste.