Expulsés du lycée pour « blackface », ils portaient en fait un masque contre l’acné et recevaient 1 million de dollars en compensation
Deux lycéens ont été expulsés de leur lycée en Californie. Une photo les montrait avec des grimaces sur le visage, jugées racistes.
En 2017, AH, HH et un troisième jeune non identifié de 14 ans ont pris une photo d’eux-mêmes, le visage recouvert d’une substance vert foncé. La soirée pyjama continue, puis se termine, et la photo, postée sur les réseaux sociaux, est oubliée. Il est apparu en 2020, au plus fort des émeutes Les vies des noirs comptent , un mouvement né après la mort de l’Afro-Américain George Floyd, et devenu viral. Les trois garçons sont accusés de visage noir, un processus visant à se moquer des Africains en peignant leur visage en noir. Leur lycée, le prestigieux établissement catholique Saint François de vue sur la montagne en Californie, leur donne le choix : départ volontaire ou exclusion, sans entretien préalable.
Lors de ces émeutes de 2020, les accusations de racisme pourraient conduire à des condamnations. Toutefois, les adolescents et leurs parents ont porté plainte. Le procès révèle que la substance est… un masque contre l’acné, qui passe du vert clair après application au vert foncé une fois sec. Ce traitement a été acheté par la mère d’un des garçons, et ils ont pris la photo en solidarité avec un de leurs amis souffrant d’acné sévère. Un jury du comté de Santa Clara a confirmé lundi, rapporte le Los Angeles Times s, que l’école a violé un contrat oral et n’a pas respecté la procédure d’exclusion, car les étudiants n’ont pas été entendus. AH et HH ont reçu chacun 500 000 $ et les frais de scolarité seront remboursés jusqu’à 70 000 $.
Le jury n’a pas retenu les accusations de diffamation et de violation de la liberté d’expression. « Cette affaire est importante non seulement pour nos clients, mais aussi en raison de son effet révolutionnaire sur toutes les écoles secondaires privées de Californie, qui sont désormais légalement tenues de garantir une procédure régulière aux étudiants avant de les punir ou de les expulser. »a réagi Krista Baughman, l’une des avocates des étudiants. « Le jury a confirmé à juste titre que les procédures du Lycée Saint Francis étaient injustes envers nos clients et que l’école n’est pas au-dessus des lois »elle a ajouté.
« Nous souhaitons sincèrement remercier le jury et le système judiciaire d’avoir aidé nos garçons et nos familles à obtenir justice, ce qui ouvre désormais la voie à la réhabilitation de leurs noms pour des choses qu’ils n’ont jamais faites », a ajouté la famille de l’un des adolescents dans un communiqué. L’école Saint François, quant à elle, se revendique « respectueusement en désaccord » avec la conclusion du jury et «étudiaient les options juridiques»comme un appel.