Exposition : Les Cathares, réinventés au XIXe siècle

C’est ce qu’on appelle prendre contre-pied. A Toulouse, l’exposition intitulée Cathares – déployée dans deux lieux culturels et religieux de la ville (le musée Saint-Raymond et le couvent des Jacobins) souligne que le catharisme, mouvement hérétique du XIIIe siècle, est en réalité une notion née au XIXe siècle. De quoi mettre en perspective les innombrables publications locales sur le sujet, et bousculer un peu les acteurs du tourisme régional, pour qui cela reste une manne financière non négligeable !

Des dissidents opposés aux ordres religieux proches du pape

En réalité, personne ne se disait cathare au Moyen Âge. L’exposition retrace, à travers des manuscrits, des cartes, des armes et des costumes, les événements de la croisade contre les Albigeois (1209-1229) qui opposa les chrétiens du Languedoc à l’Église catholique. Mais elle rappelle que le terme « cathare » (du grec katharós, « pur ») n’était pas utilisé à l’époque. Laure Barthet, commissaire de l’exposition, souligne que les soi-disant « hérétiques » étaient en réalité des dissidents opposés aux ordres religieux proches du pape Innocent III.

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Le concept de catharisme naît au début du XIXe siècle grâce à des historiens opposés à la restauration de la monarchie, qui font des Albigeois un symbole de lutte politique. Parmi eux, un pasteur ariégeois, Napoléon Peyrat (1809-1881), qui popularise le terme et nomme les forteresses languedociennes comme Montségur et Puylaurens, « châteaux cathares ».

Cathares, exposition au Musée Saint-Raymond et au Couvent des Jacobins. Jusqu’au 5 janvier 2025.

➤ Article publié dans le magazine GEO Histoire n°76, Comment sont nées les grandes théories du complot de juillet-août 2024.

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