Divertissement

exclue du jury d’un festival LGBTQ pour avoir évoqué le conflit israélo-palestinien, Julia Layani dénonce une décision « antisémite »

La militante LGBTQ Julia Layani a posté un long message sur Instagram pour dénoncer son exclusion en tant que membre du jury du festival de films « Chéries-Chéris », après avoir partagé avec ses homologues son souhait d’évoquer sur scène le conflit israélo-palestinien. Elle dénonce une attaque « antisémite ».

« Notre société est malade. » Julia Layani, militante LGBTQ, était l’une des jurées du festival du film « Chéries-Chéris », qui s’est tenu du vendredi 15 novembre au mardi 26 novembre dans différentes salles des cinémas mk2 à Paris. Ce mercredi, elle a souligné sur Instagram son exclusion du jury du festival LGBTQ car elle envisageait d’évoquer sur scène la cause des otages israéliens détenus dans la bande de Gaza par le groupe terroriste Hamas.

« Notre société est malade. J’en ai été victime hier soir (mardi 26 novembre). Victime. Pourtant, je me suis promis de ne jamais le être », a écrit la jeune femme sur le réseau social. Dans son témoignage, elle explique avoir été approchée par une personne qu’elle ne connaissait pas pour la prévenir qu’un article la renvoyant du jury du festival du film « Chéries-Chéris » allait être publié. Cette tribune anonyme, signée par 12 jurés, identifiait Julia Layani comme une « sioniste d’extrême droite ».

« Le choc est tel face à l’association de ces deux termes. Pourquoi moi ? », se demande la jeune femme. « Qu’est-ce que ce conflit dont je ne parle jamais a à voir avec une dispute visant à me virer d’un festival LGBT ? Quel est l’indicateur de mon sionisme, puisque je n’en parle jamais ? (…) Et puis, cette évocation de l’extrême droite, qu’est-ce qu’elle fait là ?», a-t-elle demandé. La militante a donc décidé d’ignorer la tribune la concernant et a poursuivi son travail dans le cadre du festival, tout en participant aux événements prévus pour les membres du jury. « Je ne veux pas faire de vagues, (…) je ne veux surtout pas me victimiser », a-t-elle précisé sur Instagram. Mais lors du dîner de délibération sur le prix, auquel elle était présente, la situation s’est envenimée.

« Pendant le dîner, un des jurés, une fois de plus sympathique, a prononcé cette phrase : ‘S’il y a des sionistes dans les équipes de tournage, ce serait bien de le savoir' », a rappelé la militante, expliquant qu’elle n’avait pas réagi à cette provocation. . « Sans doute par étonnement, mais surtout par habitude », confie-t-elle. Suite à cet événement, Julia Layani a compris qu’on lui reprochait d’avoir interviewé dans son podcast intitulé « Conversation avant la fin du monde » l’essayiste Caroline Fourest, dont les positions sur le conflit israélo-palestinien sont souvent évoquées.

« Je suis victime d’antisémitisme mais je n’ai pas le droit de le dire »

Le jour de la cérémonie de clôture du festival, qui s’est tenue mardi 26 novembre au cinéma mk2 Bibliothèque, dans le 13e arrondissement de Paris, Julia Layani a reçu un mail dans lequel les membres du jury affirmaient leur envie de prendre la parole sur scène. la situation géopolitique contemporaine, notamment à Gaza et au Liban. La jeune femme a alors répondu au mail, indiquant sa volonté d’évoquer les otages israéliens détenus dans la bande de Gaza. « Aucune réponse », a déploré le militant sur le réseau social.

La cérémonie de clôture a commencé, Julia Layani, toujours sans réponse, a été éclairée par l’un des membres du jury. Ce dernier lui aurait expliqué que « le groupe ne veut pas ajouter les otages israéliens au texte (…) parce que ce n’est pas le sujet ». La jeune femme avait alors dénoncé être victime d’antisémitisme. Des propos jugés « dangereux » par son interlocuteur. « Je suis victime d’antisémitisme mais je n’ai pas le droit de le dire », a rappelé la militante dans sa publication sur Instagram.

Néanmoins, Julia Layani est montée sur la scène du mk2 Bibliothèque sans avoir été invitée. Elle a déclaré à l’assistance qu’elle était « très émue » après avoir subi « quelque chose d’extrêmement violent ». « Je suis de confession juive. Cela pourrait déranger certaines personnes. (…) Le groupe que vous venez de voir devant vous a refusé que je fasse mention des 101 otages qui se trouvent encore à Gaza. Nous marchons sur la tête. Je ne cesserai jamais, ne vous offensez pas, de créer des projets pour les personnes LGBT et pour tous ceux qui me détestent et qui ne veulent pas me voir ici, je serai là, je serai sur tous vos écrans et pour longtemps. Une intervention applaudie par le public.

Jeudi 28 novembre, la direction du groupe cinématographique mk2 a partagé dans un communiqué « sa stupéfaction et son choc » après les « pressions et positions prises par d’autres membres du jury » dénoncées par Julia Layani. Le groupe a affirmé que « les actions décrites par (le militant) n’ont et n’auront pas leur place au sein de mk2 », apportant son soutien au militant LGBT et assurant que « mk2 défend et défendra toujours la pluralité des points de vue ».

Un communiqué salué le

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
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