Exaspéré par une loi protégeant les étudiants trans en Californie, Elon Musk annonce la délocalisation du siège de X et SpaceX au Texas – Libération
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Exaspéré par une loi protégeant les étudiants trans en Californie, Elon Musk annonce la délocalisation du siège de X et SpaceX au Texas – Libération

Exaspéré par une loi protégeant les étudiants trans en Californie, Elon Musk annonce la délocalisation du siège de X et SpaceX au Texas – Libération
Après l’adoption d’une loi californienne qu’il juge trop progressiste, le milliardaire a décidé de délocaliser le siège de ses entreprises X et Space X au Texas, un État plus en phase avec ses idées ultra-réactionnaires. Quelques jours plus tôt, il avait annoncé son intention de donner 45 millions de dollars par mois à Donald Trump.

Un milliardaire de plus en plus réactionnaire. Après avoir annoncé vouloir donner 45 millions de dollars par mois pour soutenir Donald Trump, Elon Musk veut désormais déménager le siège de ses entreprises, le réseau social X (ex-Twitter) et l’entreprise aérospatiale SpaceX, hors de Californie. Une décision qui ferait moins de bruit si elle n’était pas justifiée par la promulgation d’une loi sur les étudiants transgenres sur le territoire. Les deux entreprises devraient donc déménager au Texas, selon Musk. L’État du sud des États-Unis, qui a interdit l’aide médicale aux adolescents en transition en 2023, semble plus en phase avec les idées du magnat.

La raison de l’ire de l’homme d’affaires ? Une loi, promulguée lundi par le gouverneur de Californie Gavin Newsom, visant à protéger les droits des élèves transgenres et à lutter contre les discriminations. Elle interdit notamment au personnel scolaire de divulguer des informations sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre d’un élève à quiconque sans son consentement. Cette interdiction dans le milieu scolaire touche aussi les parents de l’élève, au grand dam des républicains, qui accordent une grande importance à leur vision traditionnelle des valeurs familiales – et qui sont déjà peu enclins aux droits des personnes queer.

Pour Elon Musk, « C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. » Cette loi californienne, et « Beaucoup d’autres qui l’ont précédée attaquent les familles et les entreprises », a dénoncé X, le nouveau patron des Républicains. Apparemment adepte de prophéties auto-réalisatrices, le leader de Tesla dit qu’il a « expliqué il y a un an », au gouverneur local Gavin Newsom, « que ces lois forceraient les familles et les entreprises à quitter l’État pour protéger leurs enfants. »

Comme toujours, sur son réseau social, les réactions affluent par milliers. Que ce soit pour défendre le milliardaire, comme l’a fait l’ancienne sportive, certes transgenre mais surtout républicaine, Caitlyn Jenner, qui a salué « un geste fort » : « L’État n’est pas le parent. Les droits des parents passent avant tout. » Ou pour lui dire adieu : « Elon envoie SpaceX et Twitter au Texas parce que la Californie ne veut pas que les enfants trans soient en dangeraffirme par exemple un internaute affichant un drapeau arc-en-ciel sur son profil. La Californie ne te manquera pas.

Un sujet qui lui est intime

Pour l’instant, SpaceX a son siège à Hawthorne, dans le comté de Los Angeles, et X à San Francisco. Le premier devrait déménager à Starbase, un complexe industriel de SpaceX près de Brownsville, à l’extrême sud-est du Texas, selon Elon Musk. En février, l’homme d’affaires avait déjà changé le domicile légal de SpaceX du Delaware au Texas. Le siège de X sera quant à lui relocalisé à Austin, où se trouve déjà le siège du constructeur de voitures électriques Tesla, une autre propriété de Musk qui a quitté la Californie en 2021. Un déménagement que le milliardaire justifiait à l’époque par son mécontentement vis-à-vis des lois sur les sociétés de l’État et de ses mesures contre la pandémie de Covid-19.

Elon Musk, qui multiplie les prises de position réactionnaires depuis son rachat de Twitter en octobre 2022, a donc franchi un nouveau cap. Dans la nuit, le leader de X persiste et signe contre la loi sur les jeunes trans, toujours sur sa plateforme : « Le gouverneur de Californie vient de signer une loi qui entraînera une destruction massive des droits parentaux et exposera les enfants à des risques irréversibles. » Juste ça.

Si la réaction d’Elon Musk est si vive, c’est peut-être aussi parce que le sujet lui est intime. L’un des enfants du patron de Tesla, assigné garçon à la naissance, a officiellement changé d’état civil à 18 ans, avant de mettre un terme à sa relation avec son père. Elon Musk attribue l’identité trans de sa fille à une éducation scolaire qu’il juge trop progressiste. Toujours la même rengaine.

D’anti-démocrate à républicain convaincu

Avant de se tourner clairement vers Trump, Elon Musk consacrait déjà une bonne partie de ses prises de parole à accuser les démocrates d’encourager l’immigration illégale, de vouloir restreindre les libertés individuelles et d’endoctriner les jeunes. Il relaie aussi régulièrement de nombreuses théories du complot, entre publications provocatrices et blagues de mauvais goût. Mais les posts du quinquagénaire ont pris un tournant résolument pro-républicain depuis la tentative d’assassinat qui a visé Donald Trump samedi. Dans la foulée, Musk a rapidement déclaré son soutien à l’ancien chef d’État, avant de multiplier les messages sans équivoque en sa faveur – « Le président Trump a besoin de tous nos votes »pour n’en citer qu’un.

En promettant des millions de dollars à l’« America PAC » (pour « political action committee »), le leader de X rejoint d’autres figures du secteur technologique qui soutiennent les républicains lors de la prochaine élection présidentielle. Si ce type d’entité n’est pas autorisé à contribuer directement à la campagne de Donald Trump, il peut par exemple utiliser l’argent pour inciter les partisans républicains à se rendre aux urnes, en ciblant notamment le célèbre États swingces états clés des campagnes sont susceptibles de basculer d’un parti à l’autre. De quoi achever la transformation d’Elon Musk, de troll réactionnaire à architecte de la possible réélection de Trump en novembre.

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