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Eurovision : Bruxelles déplore l’interdiction du drapeau européen

Margaritis Schinas, le vice-président de la Commission européenne en charge du « mode de vie européen », est furieux contre l’Union européenne de radiodiffusion (UER), organisatrice du concours Eurovision. Samedi soir, lors de la finale qui a sacré l’artiste suisse Nemo, elle a interdit aux spectateurs d’entrer dans la Malmö Arena avec le drapeau européen, qui représente toutes les institutions de l’UE depuis 1986. Seuls les spectateurs étaient autorisés. drapeaux des pays participants et le drapeau arc-en-ciel de la communauté LGBT.

Les organisateurs ont été extrêmement vigilants sur le sujet en raison de l’hostilité rencontrée par le candidat israélien Eden Golan, dans le contexte de la guerre Israël-Hamas. L’UER craignait par exemple qu’une floraison de drapeaux palestiniens n’entraîne des heurts dans l’auditorium.

Symbole de l’unité

Mais le fait qu’elle ait interdit le drapeau européen, brandi depuis deux ans par les Ukrainiens, les Moldaves et les Géorgiens, comme signe de l’espoir de leur pays d’adhérer à l’Union européenne, a fortement irrité la Commission.

« L’Eurovision est avant tout une célébration de l’unité européenne, de la diversité et des talents européens. Le drapeau européen en est un symbole. À moins d’un mois des élections européennes, il ne devrait y avoir aucun obstacle, petit ou grand, à la célébration de ce qui unit les Européens », a déclaré Margaritis Schinas sur le réseau X.

Turbulences géopolitiques

L’UER a rappelé ses lignes directrices adoptées en 2016, selon lesquelles « le drapeau européen et le drapeau arc-en-ciel seront tolérés à condition qu’ils ne soient pas utilisés pour délivrer un message politique pendant le spectacle ». Cette année, face aux « tensions géopolitiques accrues », l’UER a préféré ne pas accepter un drapeau comportant 12 étoiles d’or sur fond azur.

La Commission réfute cette justification. « C’est dans des moments géopolitiques jugés compliqués que nous devons réaffirmer notre attachement aux valeurs européennes de liberté, de diversité culturelle, de compréhension entre les peuples », a déclaré lundi midi un porte-parole de l’exécutif. Margaritis Schinas, dans une interview à « Politico », avait déjà souligné que la décision de l’UER lui paraissait d’autant plus incompréhensible qu’elle intervient à un moment « où l’Europe est attaquée de toutes parts ».

L’UER a déjà annoncé qu’elle réviserait sa politique en matière de drapeaux l’année prochaine pour le spectacle qui sera organisé en Suisse. L’Union des radiodiffuseurs est également l’organisatrice du prochain débat entre les principales têtes de liste européennes, qui aura lieu le 23 mai au Parlement européen. L’incident du 11 mai pourrait surgir de là.

Démonstrations

La finale du Concours Eurovision de la chanson 2024 a été marquée par de nombreuses tensions. Dans les rues de la troisième ville de Suède, qui abrite la plus grande communauté d’origine palestinienne du pays, plus de 5 000 personnes, selon la police, ont défilé pour protester contre la participation d’Israël.

Pour assurer la sécurité de l’événement et des 100 000 supporters venus de 90 pays, la police de Malmö a mobilisé des renforts venus de tout le pays scandinave, mais aussi du Danemark et de Norvège.

Exclusion du candidat néerlandais

Les syndicats de la chaîne de télévision publique flamande VRT ont brièvement interrompu l’émission samedi soir pour diffuser un message condamnant « les violations des droits de l’homme par l’Etat d’Israël », comme ils l’avaient fait jeudi lors de la deuxième demi-finale. Lors de la demi-finale de mardi, le chanteur suédois Eric Saade est apparu avec son bras ceint d’un keffieh palestinien lors du numéro d’ouverture.

L’UER a également exclu le participant néerlandais Joost Klein, après qu’un membre de l’équipe de production a porté plainte contre un « mouvement menaçant » qu’il avait fait à son égard.

Eleon Lass

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