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Européennes 2024 : Attal à Radio France, Macron à l’actualité… monopolisation médiatique et renvois à Arcom

L’exécutif tente par tous les moyens de sauver les élections européennes du 9 juin d’un revers pour la majorité présidentielle. Et pour cela, Valérie Hayer, présidente de Renew et tête de liste Renaissance pour les élections européennes en France, n’est pas la meilleure candidate. Lundi 3 juin, alors que franceinfo organisait un événement en direct au cours duquel les principaux candidats aux élections répondaient aux questions du public et présentaient leurs programmes, le Premier ministre Gabriel Attal est apparu dans le grand auditorium. « Bonjour, je suis désolé, je fais irruption sur scène », fait-il semblant de s’excuser, sortant lui-même d’une interview dans le bâtiment de la radio. Prenant la place et la parole de son candidat, l’animateur de Matignon déroule ses arguments en faveur de la liste Renew, avant de s’en aller, en lâchant prise. « Je te laisse avec elle ».

Du côté de l’Élysée, Emmanuel Macron s’exprimera jeudi 6 juin à 20 heures sur TF1 et France 2. A trois jours des élections, cette monopolisation médiatique par le camp présidentiel ne plaît pas aux oppositions.

« Comme au bon vieux temps de l’ORTF »

Les critiques du paternalisme ont d’abord été formulées à propos de l’irruption du Premier ministre. La patronne des Écologistes Marine Tondelier a notamment appelé à « arrêter de rendre les femmes invisibles ». Même le candidat des Républicains François-Xavier Bellamy l’a souligné « une forme de mépris » Et « un côté un peu machiste » dans cette intervention du chef du gouvernement. « En 3 minutes chrono, Gabriel Attal : humilie son candidat en direct #mansplaining ; s’essuie les pieds sur la prétendue neutralité du service public de l’#ORTF. Sexisme et autoritarisme, c’est le combo macroniste gagnant du jour : bravo champion ! » Danièle Obono, députée parisienne de France Insoumise, postée sur X (ex-Twitter).

Les élections européennes seront sans doute aussi au menu du numéro spécial du journal télévisé de TF1 et France 2 du jeudi 6 juin au cours duquel Emmanuel Macron s’exprimera, à l’origine sur les commémorations du 80e anniversaire du débarquement de Normandie. Les oppositions ont multiplié les saisines de l’Arcom, si bien que le gendarme des médias compte le temps de parole du chef de l’Etat de celui de Valérie Hayer, comme ce fut le cas pour son « discours de la Sorbonne » fin avril ou pour le débat entre Gabriel Attal. et le candidat du Rassemblement national, Jordan Bardella, il y a dix jours.

« Le Président sur toutes les chaînes TV 3 jours avant le vote, comme au bon vieux temps de l’ORTF. Des commémorations utilisées pour sauver son candidat en détresse” notamment posté sur X Léon Deffontaines, tête de liste du Parti communiste français. Son directeur de campagne, Ian Brossat, fait partie de ceux qui ont annoncé qu’il s’emparerait d’Arcom : « Un président de la République qui s’invite aux 20 heures de TF1 et de France 2 3 jours avant le vote, un Premier ministre qui s’immisce sur France Info… La macronie tente un hold-up sur les européennes », résume le sénateur PCF de Paris. Cette omniprésence du couple exécutif est « tout à fait unique en Europe », a constaté Raphaël Glucksmann sur France Inter. Le candidat LR a également dénoncé un  » confusion des rôles «  avec « un cadre (qui) passe son temps à saturer l’espace médiatique ».

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William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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